article co-rédigé grâce à l'aimable collaboration de Monsieur J. Jongen
Orientée de Nord-Ouest à Sud-Est, en dessinant dans; sa partie médiane une légère ondulation qui la déporte franchement vers l'Est, cette artère part de la rue Grand Ville et aboutit à celles de Butgenbach et Cité et de la Houckaye, après une montée régulière.
Longue de 220 mètres, elle demeura longtemps pavée sur une distance de 138 mètres seulement, le terrain naturel restant visible sur les 106 mètres restants. Sa largeur en couronne était de 4 mètres, tandis que celle de ses fossés et trottoirs n'excédait pas 1 mètre 90.
Elle vient, tout récemment, de faire l'objet d'un élargissement important, ainsi que d'un revêtement asphalté ; et la construction de nombreuses habitations modernes en fera bientôt une artère animée, de rustique et malaisée qu'elle était encore il y a moins de cinquante ans.
Son nom de la rue de la Paix lui vient de ce que le cimetière communal fut établi au flanc Sud-Ouest de cette voie de communication, à une époque où l'Administration locale était à cent lieues de prévoir le peuplement rapide de terrains proches et jugés alors sans valeur. L'appellation précédente de l'artère était : rue du Cimetière
Cette rue. qui constitue la liaison directe entre le quartier du Vélodrome et le centre du village, a une histoire très ancienne et particulière. Repérée « chemin de Ensival à Verviers sur le plan Popp.
Elle était encore récemment appelée « rue des Morts » par les anciens ensivalois. Non pas à cause du cimetière mais d’une dénomination qui lui fut attribuée plusieurs siècles auparavant, « lu vile vôye des Mwerts » .
Avant 1627, Ensival. n'ayant pas le statut de paroisse, dépendait des bans de Theux et de Verviers.
Il devait, pour tout les actes requis par la religion et d’état-civil (baptêmes, mariages et inhumations), en référer à la paroisse de Verviers dont le curé faisait office d'officier de l'état-civil.
L'ancienne église Saint Remacle et le cimetière, se situant sur la place du Marché, les ensivalois se trouvaient dans l'obligation de s'y rendre, quel que soit le temps.
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| vue des années 1870-1880 de l'édifice désacralisé en 1838 |
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| vue de 1835 |
La difficulté majeure résidait dans le trajet que devaient emprunter les convois funèbres, pour accéder à l'édifice religieux.
En effet, à l'époque, le massif du Heid des Fawes. au bout de la rue Grand’ville, constituant un obstacle insurmontable, il ne subsistait que 2 solutions possibles : soit:, suivre la Vesdre et traverser deux fois, la rivière à gué ou alors, faire le choix du chemin de Polleur et de la partie, en forte pente, que constituait cette vieille voie des morts.
Il fallait tenir compte du fait qu'il s'agissait de sentiers de terre, très étroits et mal entretenus et que la distance totale à parcourir était d'une demi-lieue terrestre, soit 2.5 km.
Au dessus de ta côte, le convoi poursuivait son chemin, par la rue de la Cité ( rue Jules Feller). Il traversait ensuite le chemin de Heusy, pour s'engager dans Beausinchamps ( les actuelles rues des Déportés et de Bruxelles) et atteindre le futur hameau de la Chic-Chac.
La rue du Palais n'existant pas avant 1878. Le cortège devait emprunter un chemin étroit pour accéder à l'actuelle place du Palais et s'engager, enfin, dans une ruelle « lu rouwelle du Heusy » pour arriver à destination
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| Mont du moulin en 1670 |
2) Mont du Moulin
3) Le moulin banal
4) La maison du Prince-Évêque
5) Rue de te Tuilerie et le mur du cimetière
7) l’église St Remacle entourée du cimetière
En 1627, disposant d’un bâtiment. voué au culte. Ensival fut reconnu comme paroisse.
Un cimetière fin érigé autour de l'église « un certain nombre de notables eurent l’honneur d'être enterrés dans l'édifice.
En 1794, une loi promulguée par l’occupant français, a interdit ta présence de cimetières, dans la zone habitée des localités. L'administration communale porta son choix sur un terrain, situé hors de la zone urbanisée.
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| Schéma de le place du Marché publié par la revue temps jadis |
Ce cimetière est encore en place, de nos Jours, à l'angle de la rue de la Paix et de la rue Houckaye
Localisation des parcelles sur le plan Popp
Les responsables communaux ( les marguilliers ) avaient basé leur choix sur le fait que ces terrains incultes et sans valeur, n'étaient pas propices à un quelconque peuplement futur.
Les inhumations, à l'intérieur de l'édifice, ayant été interdites en 1804, il parait raisonnable que ce cimetière que ce cimetière aurait été mis en service, aux alentours de 1800.
Lors de travaux, exécutés, au 20° siècle, dans l’église et dans les bâtiments voisins. la découverte de nombreux ossements laisse supposer que de nombreux défunts n’ont jamais été transférés.
En 1906. cette « vieille voie des morts » a reçu le nom de « rue du Cimetière ». Cette rue s'étendait de la rue Grand’ville jusqu'au début de la rue Gueury actuelle. En 1908. elle prit le nom de « rue de la Paix «.jusqu'à la bifurcation vers la rue de la Houckaye, son prolongement devenant « rue de la Cité » jusqu'au début de la rue des Étangs
.L'origine de ce nom de rue. a fait l'objet d'une chanson satyrique ensivaloise. « Les Trôs d Ensivâ »
Adon nos avons l'voye des mwerts
Qu'on n 'pout monter qu 'en corbillard
On l'a nomé rue de la Paix
Car les mwerts n ' s 'battés jamais









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