mercredi 13 avril 2016

rues du grand Verviers, "les communes"



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                            I. - LE NOM DES RUES : UN APPORT CULTUREL

               La connaissance du sens des noms donnés aux rues, suscite un sérieux apport culturel aux habitants de la cité. Si les dénominations (et ceci n’est pas spécifique à Verviers) ne procèdent pas toujours d’un éclectisme avisé, elles présentent néanmoins l’avantage d’offrir la plus grande diversité.

             Comme cela ressort du chapitre intitulé 
                       « où choisit-on le nom des rues ? »,

 leur dénomination affecte complètement tous les aspects de la vie d’une Cité : social, politique, économique, religieux, philosophique, régional, scientifique, artistique, littéraire, historique, archéologique, industriel, commercial, etc.

            Sans doute, cet enrichissement du lecteur différera-t-il de l’un .1 l’autre, depuis la simple lecture de la plaque indicatrice jusqu’au recours aux travaux spécialisés en archéologie et histoire.

                            2. - OÙ CHOISIT-ON LE NOM DES RUES ?

            La dénomination des rues va de l’anarchique fantaisie à la réglementation stricte et précise, en passant par une phase flottante.

             Expliquons-nous. Il y a une étonnante analogie entre le processus des noms île personnes et celui de la dénomination des rues. Tous deux doivent s’étudier : sous l’ancien régime et depuis la Révolution française. Hormis le nom de baptême, le prénom, qui est consigné dans les registres paroissiaux, le nom relève de la fantaisie et n’est l'objet d’aucune réglementation.

             La plupart du temps, le nom est un sobriquet. L’aspect physique : Legrand, Legros, Petit, Lenain, Leroux, Leblanc, Lenoir, etc. La profession : Charpentier, Lefèbvre (forgeron), Boulanger, Boucher, etc.

            L’origine : Lallemand, Defrance, Liegeois, Deherve, etc. Il n’y a pas d’orthographe imposée ; l’on peut changer de nom, soit soi-même, soit d’une génération à l’autre.

         Le régime français crée l’Etat-civil : l’orthographe est fixée; il est interdit de changer de nom et les exceptions relèvent des tribunaux, sur la base d’une législation précise. Mais quittons l’onomastique pour en venir aux rues, objet de notre étude. Là aussi, sous l’ancien régime, c’est la fantaisie puis la réglementation, dès le régime français.

         Sous l’ancien régime, les appellations des rues émanent des habitants et non de l’Administration. La plus ancienne dénomination consiste à évoquer la direction où conduit la rue en cause ; c’est le chemin vers telle localité et nous trouvons ainsi nos rues de Heusy, Stembert, Limbourg, Ensival, Dison, etc.

         Les accidents géographiques sont aussi une source d’inspiration : rue Haute, Longue, Courte, Basse, Montagne, Colline, Rivière, etc. Le nom d’un propriétaire ou d’un locataire principal sert à désigner la rue dont sa propriété est riveraine.

         C’est surtout le cas des cours et impasses. Le voisinage d’un édifice provoque les nombreuses places ou rues de l’Eglise, de l’Hôtel de Ville, du Palais (de Justice), du Moulin, de la Gare ; le nom du saint patron d’une église est donné à une rue voisine ; la maison natale d’une célébrité locale, etc.

         L’enseigne d’une boutique justifie le nom de toute la rue. La topographie, nature du sol, etc., suscitent des noms comme Heids, Brou, Xhavée, Couvalles, Foxhalles, etc. A l’époque où les artisans d’une même profession se groupaient dans une même rue, celle-ci portait le nom de la corporation : rue des Drapiers, des Tanneurs, des Foulons, des Fripiers, des Bouchers, etc.

          Mais, comme pour les noms de famille, le régime français mit fin à la fantaisie ; il intervient pour éviter la confusion entre rues portant le même nom ; il interdit toute modification de dénomination des rues ; ce n’est plus la population mais l’Administration qui décide du nom des rues ou de leur éventuelle modification.

        Par exemple, le Préfet Demousseaux, à Liège, impose « l’indication du nom des rues à leurs extrémités» (28 Nivose, an X = 18 Janvier 1802).

       Ainsi, dès le 19e siècle, le problème du nom des rues ressort de la compétence de l’Administration ; l’autorité communale est confirmée (A.R. 18 décembre 1910) dans son pouvoir exclusif de dénommer ou de changer le nom des rues.

      Comment agirent-elles ? Tout d’abord, la plupart du temps, elles légalisèrent les anciens noms, ce qui est heureux sur le plan de l’histoire locale et du folklore. Pour l’ouverture des nouvelles rues (si nombreuses en notre cité au 19e siècle), elles recoururent parfois à des noms préexistant (Hougnes), mais surtout à celui de personnalités, locales ou nationales, qu’elles veulent honorer.

      Au 19e siècle, l’on affectionna particulièrement les noms d’institutions dues à notre indépendance (régence, congrès, loi, constitution, commune, etc.} ou d’abstractions en l’honneur à l’époque (paix, liberté, enseignement, progrès, union, etc )

       Enfin (et nous y consacrons plus loin une rubrique) les événements militaires (1914-18) ont inspiré le nom de plusieurs de nos artères. Revenant sur le cas des rues portant le nom de concitoyens jouissant d’une certaine célébrité, on les recrute dans les milieux les plus divers : l’art (littérateurs, musiciens, peintres, etc.), science (histoire, sciences naturelles), découverte (inventeurs), industrie, générosité à l’égard de ses concitoyens (hommes d’œuvres, mécènes, fondateurs d’hôpitaux, etc.) défense des travailleurs (syndicats, mutuelles, etc.) mandats politiques (échelon local ou national), histoire (souverains, événements glorieux), etc.

     Le choix de ces personnalités est naturellement influencé par l’époque et les tendances qui les caractérisent, aussi, s’étonnera-t-on de trouver une rue rappelant le souvenir de tel concitoyen alors que tel autre, paraissant plus digne de passer à la postérité, a été oublié ; cela est inhérent à notre pluralisme, et donc fatal. En général, d’ailleurs, l’objectif est atteint, par delà les imperfections inhérentes à toute chose : comme l’écrit Albert-Edouard Janssen (1883-1966), ministre d’Etat : « chaque vie d’homme qui s’éteint est un livre dont les feuillets sont trop souvent dispersés à jamais.

     Tout passe, tout s’efface, hors le souvenir ». Et ici, le souvenir est stabilisé. C’est un bien ; tant mieux



                                 3. - AMENAGEMENT DES RUES

              Au cours des temps, les rues passent par différentes phases. Il y a d’abord leur tracé primitif, irrégulier. Simple chemin, la rue devient plus carrossable ; elle est nivelée puis pavée. Vient ensuite son équipement. Des trottoirs aussi appelés « collières », protègent mieux le piéton que les bornes qui, telles à la place de la Brassine, empêchaient les véhicules de raser les maisons. Les égouts drainaient les eaux qui s’écoulaient sur la voie même (1880).

 

 L’obscurité est vaincue par de timides éclairages : à l’huile grasse (avant 1833), au gaz (dont la première usine fut installée rue du Gymnase en 1833), et enfin par l’électricité qui en 1916 fit une heureuse apparition dans nos rues.

            




     
   Face au charroi individuel, apparaît le transport en commun : le premier tram à cheval (1884) et le premier tram électrique (1900), dont le réseau vient de faire place au service d’autobus. La mise en autobus du réseau électrique des Tramways Verviétois à Verviers, s’est faite progressivement du 19 avril 1956 au 31 décembre 1969.

           Le 1er janvier 1970, il ne circulait plus de tramways à Verviers, mais exclusivement des autobus. A la Société anonyme des Tramways Verviétois, arrivée à fin de concession le 31 décembre 1960, a succédé la Société des Transports Intercommunaux de l’Agglomération verviétoise (S.T.I.V.) dont les bureaux, dépôt et atelier se trouvent 35, rue des Champs à Stembert. Les rails sont extirpés du sol et des recouvrements hydrocarbonés remplacent les rudes pavés. * * *

         Au fur et à mesure que l’aménagement des rues passe de la phase de la liberté à celle de l’organisation, les autorités responsables sont confrontées avec maints problèmes importants : - ce fut d’abord les abus de charrois, les empiètements sur la voie publique par les riverains et ceux des charrons sur la propriété privée, les alignements de façades ; le nettoiement vint avec le progrès ; l’installation des égouts remplaçant les ruisseaux à ciel ouvert ; l’installation des pompes pour l’eau ménagère, avant la distribution d’eau de la Gileppe (1878) ;
à ce propos, on évoquera les fontaines (aujourd’hui disparues), don de Montefiore-Levi, qui joignaient l’ornementation à l’utilité et permettaient de se désaltérer, suivant sa hauteur, au chien, au cheval et à l’oiseau, sans oublier... l’être humain.

       


              Enfin, le souci d’esthétique engendre la législation sur l’urbanisme. L’accroissement de la circulation, due principalement à l’extension rapide de la traction automobile, suscite diverses règlementations: sens unique, passages pour piétons, limitation de vitesse, artères réservées aux piétons, etc. C’est la rançon de la vie moderne.

                            4. - LES PLAQUES INDICATRICES

        Le problème des plaques indicatrices, généralisées à Verviers vers 1842, est complexe 
il revêt maints aspects : forme, dimension, teinte, position, emplacement et surtout un point primordial, le libellé. L’optique du piéton ou de l’automobiliste diffère concernant lu hauteur à adopter ; noir sur blanc semble le plus lisible ; faut-il une plaque murale, comme en ville, ou bien un poteau, comme aux boulevards ? Il y a encore le système que nous avons apprécié a Herstal : une plaque suspendue, comme une enseigne, à une flèche apposée perpendiculairement contre la muraille ; le passant lu voit dans le sens de sa marche.

         Mais le point qui laisse le plus à désirer, est le libellé. En effet, la plus grande fantaisie règne dans ce domaine et notre critique constructive ne se limite pas au cas de Verviers seul, mais bien à l’ensemble des villes du royaume. Une rue reçoit le nom d’une personne que l’on veut honorer l'objectif consiste donc à en rappeler le souvenir aux passants.

        Or, laconisme incompréhensible et illogique, on limite l’inscription à un seul mot : le nom. Des exemples : rue Herla, Courtois, Lejeune, Libon, Masson, etc ; sans prénoms, ni millésime de naissance et de décès ; sans l’indication de la qualité : artiste, homme politique, industriel, savant, etc.

        Aussi, l’ensemble des passants ignorent quel est le personnage que l’on a voulu commémorer, et cette ignorance va croissant, au fur et à mesure que l’on s’éloigne dans le temps, de l’époque où vécut l’intéressé.

        L’absence de prénom ne se justifie qu’exceptionnellement, lorsque l’on a voulu rappeler le souvenir d’une famille ; c’est le cas, notamment, de la rue Biolley qui évoque l’ensemble des membres de cette famille industrielle et c’est le cas également de l’avenue Peltzer qui rappelle le rôle joué par cette famille dans l’aménagement du quartier des boulevards.

         Mais, ceci étant dit, toute plaque indicatrice devrait mentionner : nom, prénom, année de naissance et de décès, qualité. Il y en a déjà plusieurs qui sont conçues sur cette base ; citons les rues Deru, Gomzé, la place Burguet, etc. En conclusion, nous soulèverons l’emplacement des plaques ; généralement, elles se trouvent en début et en fin de rue.

       Sans tenir compte de l’aspect financier, on voudrait en voir aussi lorsqu’une rue débouche au milieu d’une autre. Exemple : le passant qui, de la rue Laoureux, débouche sur Crapaurue, ne peut savoir s’il y est, qu’en descendant ou en remontant celle-ci jusqu’à la plaque initiale ou finale, et il en est souvent ainsi. Faisons confiance à nos édiles pour une rénovation judicieuse de toutes les plaques.

              5. - UN PROBLEME D’ORTHOGRAPHE : LE TRAIT D’UNION

     Le trait d’union - qui, par définition « unit » - cause ici une certaine « désunion » entre les grammairiens ; grammatici certant.

     La dénomination d’une rue formée d’un patronyme précédé d’un prénom ou d’un titre doit-elle s’orthographier au moyen d’un trait d’union qui relie les deux composantes ? Dans le même ordre d’idée, quid des nombreux noms de saints (ou de saintes) : faut-il mettre un trait d’union entre le mot « saint » et le nom du saint ? Quid aussi des mots doubles ou triples ; tels que place du 20 Août à Liège ou notre « thier Mère Dieu » ?

       Les érudits qui se sont penchés sur ce problème relèvent qu’en France, le trait d’union appartient à l’usage ordinaire, et de citer, pour Paris : cours Albert-Ier, rue Jean-Jacques-Rousseau, rue du Cardinal-Lemoine, boulevard Victor-Hugo, rue du Général- Beuret, etc.

       Par contre, l’on trouvera : rue St Lazare, rue Aristide Briand, rue de la chaussée d’Antin, etc. En résumé, en France, nous trouvons des avis divergents en la matière, et l’on précise que l’emploi du trait d’union vient de l’Administration des Postes qui l’imposa pour sa classification, en classant, par exemple, rue Saint Antoine, à la lettre « S » et non à « A », d’où la graphie « Saint-Antoine ».

       En Belgique, nos grammairiens diffèrent aussi d’avis ; à Liège, les noms de saints sont reliés entre le mot « saint » et le nom du saint, par un trait d’union : rue Sainte-Croix, Saint-Pierre, Saint-Hubert, Saint-Paul, Saint-Séverin, Sainte-Marguerite, Saint- Jean-en-Ile, etc. et aussi : rue du Vert-Bois, rue Eugène-Ysaye, etc.

       Notre avis sera influencé par notre éminent concitoyen Fernand DESONAY, professeur à l’Université de Liège (né à Stembert qui lui a consacré une rue) et Membre de l’Académie royale de Belgique, qui préconise le trait d’union ; c’est la raison pour laquelle nous avons recouru, dans le présent ouvrage, à l'emploi du trait d’union. Monsieur le professeur André GOOSSE, de l’Université de Louvain, Président de la Section wallonne de la Commission loyale de Toponymie et Dialectologie, a bien voulu nous dire qu'à part le cas de Saint-Antoine, etc.

       L’usage dans les noms de rues n’est pas vraiment fixé ; il a l’obligeance de nous remettre,


                    6. - NUMÉROTATION DES HABITATIONS


                Dans ce domaine, l’on va aussi du néant à la réglementation.

       A l’origine, les rares maisons sont aisément repérables pour quiconque veut s’y rendre. Au fur et à mesure qu’un bourg s’agrandit, ses bâtiments sont numérotés de 1 à l’infini, mais pour tout le bourg. Par après, la numérotation se fait pour chaque rue, pair et impair, suivant le côté, et en partant, comme progression, du centre de la ville, c’est-à-dire de l’Hôtel de Ville. Une anecdote à ce sujet : lorsque Johann Maria FARINA établi à Cologne, lança sa célèbre eau de Cologne, il lui donna le nom de «4711», qui était le numéro de son domicile à Cologne, numéro établi pour toute la ville, et non par rues. Mais, revenons à Verviers. La numérotation des bâtiments par rue y date de 1842. Sur leur papier à lettre, les négociants continuent encore longtemps à indiquer l’ancien numéro (ville) et le nouveau (rue) ; une habitude ne disparaît pas si rapidement. Actuellement, comme nous y faisons allusion à propos des cours et impasses, la numérotation de la rue où celles-ci débouchent leur est appliquée. Exemple : un habitant de l’Enclos des Récollets voit sa maison porter un numéro compris dans ceux de la place du Martyr ; idem pour la Cour Renand par rapport à Crapaurue, etc. En fait, ces cours et impasses qui sont souvent en voie de disparition matérielle, sont à la veille d’être pratiquement rayées nommément de la liste de nos rues.

                                            7. - ORIGINES DE VERVIERS

             Aussi surprenant que cela paraisse, écrire l’histoire d’une petite localité est, pour l’historien, une tâche plus ardue que celle qui consiste à écrire l’histoire d’un grand pays, et cela même en remontant aux temps les plus reculés.

           Verviers n’est pas Babylone, ni Memphis, ni Carcassonne ; le hameau primitif ne fut pas assez important pour être cité dans les écrits que nous ont conservés les archives. De plus, il ne s’y trouve aucun monument attestant son existence dans l’antiquité. Comment alors travaillent les historiens sérieux et prudents ? Tous utilisent les archives que le temps a épargnées, au fur et à mesure qu’ils en ont connaissance.

           Mais alors, face à l’absence d’archives, serait-ce le néant absolu ? serait-il possible de pénétrer dans les siècles les plus éloignés ? Non, car chacune de ces deux périodes (avec archives ou sans archives) a sa façon propre d’être étudiée. Là où les archives font défaut, le spécialiste recourt à trois sources : la toponymie, riche source d’indications d’époque, - l’archéologie, dont les fouilles livrent des vestiges bien précis d’une période bien déterminée - l’histoire qui, par une analogie prudente, permet des comparaisons justifiées et valables.

          A la lueur de ce rappel préliminaire, résumons ce qui a trait à Verviers. Déjà mille ans avant J.C., le long des rivières, il y eut des hameaux dans l’« Arduenna silva » qui subirent plus tard les infiltrations romaines et germaniques.

          Des toponymistes avertis, comme Jules Feller, en font une démonstration ; des fouilles, à Verviers et aux environs, nous ont livré des vases funéraires " voir le titre « quai des Maçons ») attestant une présence antérieure à celle que nous livrent les écrits au-delà de 650 environ, par la fondation, due à Saint Remacle (cfr. cette rue), des abbayes de Stavelot et de Malmedy, et du premier oratoire dédié à Saint Remacle, sur la place du Marché.

          Nous avons été excessivement prudents en matière d’étymologie et de toponymie, en ne retenant que ce qui est admis comme valable par les spécialistes. Le nom original est le wallon VERVI, francisé en VERVIER, MU 12e siècle, auquel fut ajouté le « S » final.

        Son origine paraît remonter au celtique ou gaulois des anciens belges. Il dérive de Virovius, nom propre du propriétaire d’un fonds : Viroviacum, d’un gaulois ou gallo-romain (Feller). C’est la même étymologie que l’on donne à la ville frontière Franco-belge de Wervicq.

         Des chartes stavelotaines font état des formes « WIRIA » (814) et « VUIRIA » (950). On sait que la toponymie, c’est-à-dire la science qui a trait aux noms de lieux, date d’un siècle seulement ; on la doit à l’historien < Godefroid Kurth. Il serait fastidieux, dans le cadre restreint de ce site de détailler les études consacrées par des spécialistes (cités à notre bibliographie en appendice) au nom de notre cité.

                       9. - L’INDUSTRIE LAINIERE A VERVIERS

         Contrairement à l’opinion de certains auteurs, il s’avère aujourd’hui que l’industrie drapière dans notre cité n’est pas antérieure au 15e siècle. Elle s’organisa librement, sans connaître les corporations de métiers. Il semble bien que la qualité supérieure de nos tissus soit due aux eaux des Fagnes qui se déversent dans la Vesdre ; sans aucune influence étrangère, nos ancêtres ont créé et perfectionné la draperie pour l’écouler d’abord aux travailleurs des hauts- fourneaux du pays de Franchimont.

        Les octrois de coup d’eaux pris dans la Vesdre pour faire tourner les fouleries vont crescendo au 15e siècle. Au 16e siècle, l’industrie est encore exercée par de nombreux modestes artisans. Au 17e siècle, l’industrie entre dans une phase plus moderne que l’on peut qualifier de capitaliste : le fabricant se sépare du marchand et le- manufacturier utilise une masse de prolétaires ; une concentration s’opère et beaucoup de moulins à foulon n’ont plus qu’un seul propriétaire.

         D’âpres rivalités commerciales opposent le pays de Liège et les Pays-Bas, aux 17e et 18e siècles. Des fabricants Verviétois émigrent à Hodimont, pays de Limbourg. Des conflits sociaux surviennent, tondeurs et tisserands étant unis dans la lutte, à la fin du 18e siècle.

         Enfin, le 19e siècle sera l’âge d’or de notre industrie que le 20e siècle mènera à son déclin, après cinq siècles de progrès. La bibliographie renseigne les nombreux ouvrages qui sont consacrés à notre industrie au cours des siècles.

                                 10. - PLANS ET CARTES DE VERVIERS

       Sans doute existent-ils de nombreux plans de la ville, répandus dans le commerce ; ils sont diversement valables et perdent de leur actualité au fil des ans (nouvelles rues, etc.). Par contre, il existe d’anciens plans d’une grande richesse documentaire pour l’archéologue et l’historien ; ils restituent la physionomie de la cité, à une époque déterminée.

       Citons plus particulièrement : - En 1764, P. Simonon, géomètre et arpenteur juré, notaire et réducteur de rentes, établit un plan de Verviers. - En 1811, Halkin, conducteur des ponts et chaussées, établit un plan de Verviers, sur ordre du Maire Rutten. - Atlas cadastral de Belgique - province de Liège - arrondissement de Verviers, canton de Verviers - plan parcellaire de la Ville de Verviers, avec les mutations - publié avec l’autorisation du Gouvernement, sous les auspices de Monsieur le Ministre des Finances, par P.C. POPP, ancien contrôleur du cadastre, membre de l’Académie nationale de Paris, Etc.

      Cet atlas (échelle 1/5.000) est d’une rare précision : les surfaces bâties y apparaissent très visibles. Non daté, il peut se situer vers 1870. Du même éminent cartographe, on consultera utilement : Développement de la ville de Verviers (intra muros) échelle 1/1.250.

       Carte topographique et chrono graphique de la Ville de Verviers et de ses environs, dressée et dessinée par F. Müllendorff - Verviers 1882 -Dessain, Liège - Cette carte est précieuse parce qu’elle est « chrono-graphique » en ce sens qu’une couleur différente désigne les bâtiments, suivant qu’ils existaient en 1760 ou ont été élevés respectivement en 1760-1830, 1830-1865 ou 1866 à 1882, sans égards aux reconstructions.

                   11 - QUELQUES DATES DE NOTRE HISTOIRE

          Il n’est pas dépourvu d’intérêt de rappeler sommairement quelques dates relatives à l’histoire de notre pays et de notre région, car elles ont une incidence sur les faits qu’évoquent les noms de nos rues. Le marquisat de Franchimont échut à la principauté de Liège vers le milieu du lie siècle et continua d’en faire partie jusqu’à notre rattachement à la France (1er octobre 1795).          
Le comté de Limbourg, constitué au 11° siècle, devint duché au siècle suivant et subit les différents régimes de nos provinces (autres que Liège) jusqu’au susdit rattachement à la France, où le sort du Limbourg comme de Liège devint le même.
On lira sous le titre « HODIMONT » des précisions sur cette localité, située au duché de Limbourg et qui n’était séparée de Verviers, pays de Franchimont, que par le ruisseau de Dison.

-      12° siècle : constitution des principautés féodales; châtellenie de Franchimont et comté de Limbourg.

-      1280 : la Maison de Limbourg s’éteint dans les mâles.

-      1288 : guerre de succession et victoire de Jean I, duc de Brabant, à Woeringen ; le duché de Limbourg est uni désormais au Brabant.

-      1387 : régime bourguignon.

-      1555-1713 : pouvoir espagnol.

-      1714-1794 : pouvoir autrichien.

-      1789 : révolution brabançonne.

-      1790 : retour des Autrichiens.

-      1794 : défaite des Autrichiens à Fleurus et passage à la France.

Pour le pays de Franchimont, les événements nationaux ont l’incidence suivante :

-      18 août 1789 : Fyon prend le pouvoir à Verviers.

-     19 janvier 1791 : les Autrichiens (entrés à Liège le 11 janvier) rétablissent également à Verviers l’ancien ordre des choses.

-     6 novembre 1792 : la victoire de Jemappes ramène les Français dans la Principauté ; le pays de Franchimont est rattaché à la République française.

-      10 mars 1793 : ayant chassé les Français du pays de Liège, les Autrichiens rentrent à Verviers ; le 2 janvier 1794, ce sera l’exécution de Grégoire Chapuis.

-      18 septembre 1794 : vainqueurs à Fleurus, les Français rentrent à Verviers. Le 1er octobre 1795, la Convention vote notre rattachement à la France. P. David est nommé maire, avec adjoints François Simonis et Louis de Damseau.

-      1804 : Napoléon est couronné Empereur ; P. David refuse d’être renommé maire (1808) et est remplacé par J.T. Rutten.

-31 mars 1814 : réunion de la Belgique à la Hollande.

-     1814 et 1828 : réception du roi de Hollande Guillaume 1er et banquet, en son honneur, à l’Hôtel de Ville.

-     1830 : P. David qui a remplacé le maire Rutten, encourage les volontaires en leur confiant la bannière franchimontoise ; c’est l’indépendance.

-      1833 : le roi Léopold et la reine sont reçus à l’Hôtel de Ville, par le bourgmestre P. David, et un peu plus tard, ce dernier décédait accidentellement.




Le Prince-Evêque Maximilien de Bavière octroi le 4 décembre 1651 les droits et privilèges de Ville à Verviers.



 














ARMOIRIES :

Elles tirent leur origine des trois branches de chêne garnies de leurs glands (17e siècle) complétées par la suite, par les armoiries du marquisat de Franchimont, les trois lions.
 En 1898, la Ville de Verviers obtint confirmation de ses anciennes armoiries, à savoir : coupé, en chef ; d’argent à trois lions de simple, posés deux et un, couronnés d’or armés et lampassés de gueules ; en pointe : aussi d’argent, à la branche de chêne au naturel, englantée d’or ; l'écu surmonté d’une couronne murale d’or.

DRAPEAU :

Originaire des couleurs franchimontoises, le drapeau de Verviers, devint officiellement en 1830 : vert et blanc, cette dernière couleur étant attachée à la hampe.

                         


                     13. - HYDROGRAPHIE


Un rappel de l’hydrographie de la ville permet de mieux comprendre les noms de certaines rues, quais ou ponts.

La Vesdre traverse Verviers d’Est en Ouest et elle est franchie aujourd’hui par divers ponts. 
       Depuis plusieurs années, on projette de couvrir la rivière et, au moment où nous écrivons ces lignes, un projet d’une voie de pénétration au cœur de la ville (Saucy aux Récollets, partie voûtée, taille dans le roc, etc.) soulève de violentes controverses. Pour le passant, la Vesdre ne reçoit plus d’affluents à Verviers, car ceux-ci furent canalisés ou voûtés, au cours des temps, mais ils ont laissé des traces dans la survivance de dénominations de « ponts » là où le passant n’en voit plus.

        Le ruisseau de Mangombroux, en Sécheval, a laissé le nom de rue du Pont ; le biez de Dison se jette dans la Vesdre proche le pont Dicktus, etc. Mais, l’incidence la plus marquée sur les ponts, quais, etc., (qui n’existent plus à ce jour, que dans leur dénomination survivante), est due au « Canal des Usines » qui doublait au Sud, le cours de la Vesdre, parallèlement à cette rivière, d’Est en Ouest ; nous lui consacrons une rubrique spéciale.

                                   14. - LES PONTS A VERVIERS

            Pour comprendre notre Cité, il faut établir une distinction entre les endroits où il n’y a plus de cours d’eau et ceux où réellement un pont franchit la rivière. Les premiers résultent de la canalisation ou du comblement qui ne laissent plus apparaître de cours d’eau.

          Les seconds se limitent à la Vesdre, dans son cours à travers la ville, venant de Dolhain vers Pepinster. La plupart de nos ponts ne sont pas revêtus de plaques indicatrices ni de mention, si fréquente ailleurs, donnant le nom de la rivière : « La Vesdre ».

         Ils n’ont donc pas de nom, ou portent la dénomination de la rue qui les franchit ; cela est le cas le plus fréquent. Ceci étant dit, énumérons nos ponts d’Est en Ouest :
a) Renoupré, qui en son milieu constitue la limite entre Verviers et Andrimont ;

b) de l’Epargne ;

c) Marie-Henriette (jadis Louise) ;

d) de Hombiet ou Dardanelle ;

e) « Al Cutte » ou d’ Andrimont ;

f) Passerelle au Nord de la rue Kestchgès ;

g) des Récollets ;

h) du Chêne ;

i) Dicktus ;

j) Léopold ;

k) sans nom : entre la rue R. Centner (Verviers) et le Chemin de Pilate (Lambermont) ;

I) Francomont (limite entre Ensival et Lambermont) ;rue Victor Besme (Lambermont) aujourd’hui disparu par suite de la suppression de la boucle de la Vesdre y comblée. Formons le vœu de voir chaque pont recevoir son nom précis et sa plaque indicatrice.

                              15. - CANAL DES USINES

       Le canal des usines fut supprimé en 1906. Son histoire mérite toutefois d’être retracée parce que, si l’on en croit certains auteurs, il aurait été créé vers 1100, soit une incidence de huit siècles sur la vie de la cité. . Qu’était donc ce canal ? A titre de comparaison, à Liège, au Pont de Fragnée, une dérivation se détache du cours du fleuve, le côtoie parallèlement vers le Nord et le rejoint au Pont de l’Atlas V.

        Il en fut de même à Verviers, toute proportion gardée : le canal a pour origine une dérivation de la Vesdre à hauteur des usines Simonis, rue de Limbourg, et destinée à alimenter le moulin banal de Verviers ; le canal du Moulin recevait rue du f Vieil Hôpital, les eaux du ruisseau de Mangombroux, dit de » Sècheval.

        Le prolongement du canal du Moulin, à travers la ville, constitue le canal des usines. Dans la suite, au fur et à mesure de la naissance et du développement croissant de l’industrie, ses berges serviront au lavage de la laine et des tissus.

       C’est pourquoi, son tracé initial se modifie : il se prolonge jusqu’au pont du Chêne, appelé désormais plutôt canal des usines « rue canal du moulin ». Au cours des temps, il subit en certains endroits des dédoublements - voire dé triplements - partiels : cela donne lieu à la Usines » qui doublait au Sud, le cours de la Vesdre, parallèlement à cette rivière, d’Est en Ouest ; nous lui consacrons une rubrique spéciale. .

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construction des nombreux ponts et passerelles aujourd’hui disparus, mais dont la dénomination est souvent restée C’est ce qui justifie cette note générale sur le Canal des usines ; elle sert de prélude à la description des ponts, quais et rues qui en furent les riverains et en ont conservé l’appellation.

                    16. - LES FORTIFICATIONS DE VERVIERS 

            Ici, il ne faut pas s’y méprendre : Verviers ne fut jamais une place forte, subissant (telle sa voisine Limbourg) des sièges historiques. 

           A l’époque envisagée, dès qu’un bourg atteignait une certaine importance, on l’entourait de murailles : il s’agissait de le protéger contre les bandes de pillards ou le passage des armées ; la nuit, on fermait les portes de la ville et les habitants jouissaient de quiétude au milieu de l’enceinte.

           Aucune trace ne subsiste de ces fortifications ; la porte de Heusy fut la dernière à être démolie (mai 1863). Il est toutefois intéressant de reconstituer ce que fut cette enceinte créée au 17e siècle. Dès 1627, on procède à l’érection d’une partie de l’enceinte ; en 1634, les portes de Sommeleville, Hodimont et Ensival voient le jour ; après l’octroi à Verviers du titre de ville (1651), l’enceinte est complétée par les Portes de Heusy, de l’Hôpital et des Grandes Rames. 

            Le plan des fortifications de Verviers (reconstitué par le docteur Lejaer va nous permettre d’en suivre le tracé en 1674 : Le pont de bois de l’Hôpital nouveau (rue Renier) construit en 1670 étant fermé par une porte, la Vesdre constitue un obstacle naturel jusqu’à la Porte des Grandes Rames ; ensuite, c’est la digue qui longe le canal conduisant l’eau au moulin ; de l’autre côté du canal (dit aussi des usines, cfr. ce titre) se dresse la Porte de Sècheval, nommée aussi de Sommeleville ou de Limbourg, à côté du couvent des Capucins ; des murailles rejoignent la Porte de Heusy, à travers ce qui étaient de: prairies et le vieux chemin de Stembert ; un petit fort y est encastré 

          L’enceinte se prolonge au Sud, épousant à peu près le tracé de la rue du Palais actuelle, à travers des prairies ; à l’endroit où aujourd’hui se situent les rues modernes de l’Escalier et de la Colline, une porte fermait la ruelle Mangay (actuelle rue de Rome) venant de la Place Verte et passant dans les terrains qui furent utilisés lors de la création de la voie ferrée ; de là, on gagnait la Porte 
d' Ensival située en Vieille Xhavée (cfr. cette rue), puis celle du Brou, à hauteur du Canal où la rivière constituait de nouveau une défense naturelle ; puis venait, sur la rive Nord, la Porte de Hodimont, Spintay inclus, puis par les Foxhalles, on gravissait les Mézelles ; une tour carrée en pierre, la « Tour aux Rats » (1673) dominait la ville. 

       Par le chemin des Heids, on atteignait le couvent des Récollets, préservé par une porte et les murailles de ce couvent, puis de celui des Sépulchrines,, longeant la Vesdre, on retrouvait la Porte du pont de l’Hôpital nouveau, ce qui nous fait achever notre périple autour des forti­fications de Verviers, aujourd’hui disparues ; leur achèvement datait de 1675.

        En effet, les guerres de Louis XIV en amenèrent la démolition dès... 1676, soit un an après leur achèvement. A part la « Tour aux Rats », démolie par les Récollets dès 1678, les Portes subsistèrent quelque temps : jusque 1800 pour celle de Limbourg ou Sommeleville, et 1863 pour celle de Heusy, la-»dernière en date à survivre. Le tracé de cette enceinte ne nous documente pas seulement sur l’emplacement des fortifications à cette époque, mais il nous précise l’étendue restreinte de notre cité au 17e siècle ; vers 1740, Leloup dessine plusieurs de ces portes (Musée Communal). 

         De plus, il constitue une synthèse des explications fournies séparément pour chaque rue intéressée par les fortifications. 

                      17. - IMPLANTATION DU CHEMIN DE FER 

     L’idée de doter la Belgique de chemins de fer est contemporaine de l’indépendance nationale (1830). Naturellement, face à une innovation aussi hardie, il fallait compter sur les différentes réactions : ceux qui croyaient dans construction des nombreux ponts et passerelles aujourd’hui disparus, mais dont la dénomination est souvent restée.

        C’est ce qui justifie cette note générale sur le Canal des usines ; elle sert de prélude à la description des ponts, quais et rues qui en furent les riverains et en ont conservé l’appellation. 

         L’avenir du rail et ceux qui en doutaient ; les divergences sur le tracé des lignes ; les localités qui voulaient que le chemin de fer passât chez elles et celles qui, au contraire, le redoutaient et le souhaitaient ailleurs ; les responsables techniques à une époque où percer un tunnel, construire un pont ou élever une rampe, ne jouissaient pas des perfectionnements d’aujourd’hui ; enfin, l État à qui incombait la charge financière de ces réalisations. Verviers, où l’industrie était en pleine expansion, n’avait qu’un objectif unanime : être reliée avec l’intérieur du pays (Liège- Bruxelles) et la Prusse voisine (l’Empire d’Allemagne n’exista qu’en 1871).

       Quel serait le tracé ? certains envisageaient le Nord de l’arrondissement : Visé, Rémersdael et Aix ; d’autres pensaient à la vallée de la Vesdre, mais il y avait les courbes et les tunnels. C’est donc vers la deuxième solution qu’il fallait arc-bouter les efforts verviétois. Au chapitre de la « rue Rogier », nous mettons en vedette la précieuse contribution de ce Ministre. A celui de la « rue Biolley », nous soulignons le rôle déterminant de Raymond Biolley. Enfin, à la « rue de la Station », nous évoquons l’inauguration de la Gare-Ouest, tout comme à la « place des Victoires », nous préciserons les antécédents et la réalisation de la gare centrale actuelle. 

                       18. - CHEMIN DE FER : LIGNE DE BATTICE


    La fin du 19e siècle est marquée par une efflorescence ferroviaire : chaque commune ambitionne de se voir dotée d’une gare d’une « station » comme on dit chez nous. 

      Parfois, celle-ci, simple halte, se situe à bonne distance de la localité dont elle porte le nom : par exemple Sart-lez-Spa et plus près de nous, Lambermont dont la halte était perchée au Nord du Pont de Francomont (cfr. rue Houget), avant la construction de l’autoroute ; le nom de « rue de la Halte » a d’ailleurs subsisté à cet endroit.

     Quelle était le tracé de cette ligne, dite du plateau de Herve qui fut ouverte en 1866. A la sortie de la gare centrale, vers Liège, peu avant le tunnel d’ Ensival, la ligne se détachait vers la droite dans une tranchée taillée dans le roc, franchissait la chaussée parallèlement à la rue Victor Besme, puis, près des Clarisses. 

       Un viaduc l’amenait à la Halte de Lambermont ; de là, elle continuait près de la propriété d’Auguste Crémer de Monty, à Pétaheid (cfr. cette rue) pour traverser la colline dans un tunnel et aboutir à Dison, Houlteau, Chaineux et Battice, communiquant ainsi avec la ligne Herve, Thimister, etc. Dans le cadre du remplacement de nombreuses lignes de chemin de fer par des services d’autobus, cette ligne était désaffectée, très vite après la guerre 1940-1945. La bretelle de l’autoroute Battice-Verviers put donc utiliser la plupart des terrains ainsi libérés ; l’environnement en fut profondément modifié : démolition de ponts, du château de Pétaheid et du tunnel voisin, etc.

        Après moins d’un siècle, la pittoresque ligne Battice- Verviers avait vécu. 

                              19. - HODIMONT 

       Pendant des siècles, Verviers et Hodimont, communes bien distinctes, eurent des destinées différentes. Ce n’était pas une limite communale qui les séparaient, mais une frontière entre États.

       Jusqu’à la fin du 18e siècle, Verviers releva du Marquisat de Franchimont qui dépendait de la principauté épiscopale millénaire de Liège. Par contre, Hodimont relevait de la seigneurie de Petit-Rechain, haut-ban de Herve et Duché de Limbourg, qui épousa les destinées des autres provinces belges passant de la domination espagnole à celle de l’Autriche, etc.

      Ce n’est donc qu’après la conquête française que les deux localités eurent un sort commun : république et empire français, royaume des Pays-Bas, puis Belgique indépendante. 

      C’est la loi du 22 juillet 1930 qui rattache Hodimont à la Ville de Verviers ; c’était, en superficie, une des plus petites communes du royaume et elle ne comprenait que des surfaces bâties. 

       Mais elle avait un passé. A la naissance de l’industrie lainière dans la région, Hodimont se tailla une part enviable, tout comme Verviers et Eupen. Les deux raisons en sont les suivantes : - des réfugiés protestants y portèrent leur industrie drapière au 16e siècle ; - l’imposition du soixantième dans la principauté de Liège suscita l’exode de fabricants verviétois vers Hodimont (1679). 

        Ses usines étaient nombreuses tout comme les habitations - pas toujours aussi confortables qu’on ne l’eût souhaité - destinées à héberger les travailleurs qui les activaient. Quelles étaient les limites de Hodimont ? Ses confins avec Lambermont, Petit-Rechain, Dison et Andrimont sont les mêmes que ceux qui séparent Verviers de ces communes (1976).

         Par contre, Verviers était séparé de Hodimont de la façon suivante : place Saucy et la rue Saint-Antoine (Verviers) voisinaient avec la rue Neuve (rue Cerexhe) à Hodimont. A la limite de Verviers, la rue de Hodimont (Verviers) s’appelait « rue Grande » jusqu’à la rue de la Grappe, toutes deux en territoire de Hodimont. Le ruisseau de Dison constituait la limite Hodimont -Verviers, en sectionnant la rue des Foxhalles où se trouvait le Pont-Neuf.

        Au 17e siècle, les Verviétois appellent Hodimont « Faubourg d’Espagne », pays dont il relevait ; ce nom subsista longtemps après la domination espagnole. 

       Déjà au 15e siècle, la rue de Hodimont était très commerçante. Pendant plusieurs siècles, l’axe Sud-Nord était constitué par l’itinéraire rues de Hodimont, Grande, Grappe vers Dison, avant que ne soit ouverte la rue de Dison (1859). Tout ce quartier est en pleine transformation ; nombre d’immeubles y furent rasés et à droite (rue du Commerce) et à gauche (rue Saint-Antoine, etc.) se dressent les grands immeubles à habitations de la Régionale Verviétoise, entourés de leurs parcs. apportant de la verdure à l’environnement. Ces lignes auront replacés dans leur contexte, les rues de Hodimont décrites dans la seconde partie : le dictionnaire. 

              20. - AGRANDISSEMENT ET ASSAINISSEMENT 1867

          C’est au cours du 19e siècle, que les transformations des villes commencent à être réalisées, non plus par parcelles, mais en vertu de plans d’ensemble. 

        Dans ce domaine, le mémoire intitulé « projet d’agrandissement et d’assainissement de la ville de Verviers », établi par Emile Lebens, ingénieur-architecte, le 28 septembre 1867 (Imprimerie Ch. Vinche, 1868), sur demande de l’Administration communale de Verviers, constitue un document de premier plan que nous allons nous efforcer de résumer et que nous citerons souvent au cours de ce travail. 

        On pourra constater combien l’auteur fut un précurseur, même si toutes ses suggestions n’ont pas été retenues en son temps. Un principe conditionne le projet : « le développement d’une ville est la loi du développement de son industrie » énonce l’auteur et, toujours en préambule, il rompt une lance pour l’amélioration de trois problèmes : l’eau, l’espace et la verdure.

       Celui de l’eau est double : l’approvisionnement par la distribution à l’industrie et aux habitants et l’évacuation des eaux usées par un réseau d’égouts (collecteurs, égouts secondaires et embranchements) dont Verviers n’est pas encore doté, ni pour l’un ni pour l’autre. 

        Ce problème paraît résolu dans un proche avenir, car les projets de barrage sont en bonne voie et pareront au manque d’’eau de l’industrie dans une ville de 60 à 70 mille habitants, dont 25 mille ouvriers ; cette réalisation contribue aussi à l’indispensable assainissement de la cité. Mais celui-ci serait incomplet sans la création d’espaces remplaçant les rues tortueuses 

          Enfin, la verdure contribuera, elle aussi, puissamment à la salubrité, par la création d’espaces verts sur les places, dans les squares et les parcs. Ce sont ces louables préoccupations que nous allons voir explicitées dans les projets ci-après.

            L’auteur embrasse ces problèmes dans leur ensemble : L’agrandissement, l’embellissement et l’assainissement et l’hygiène publique, et enfin les voies et moyens. Il rappelle que la cité s’étire entre la Vesdre et la ligne de chemin de fer, sur 3.350 mètres de long et 550 mètres de large au maximum. Faisant un tour d’horizon, il constate que : 

- au Nord : ce versant paraît trop escarpé pour une extension sérieuse ;

 - à l’Est : Crotte est plus propice à l’implantation d’usines ; 

- à l’Ouest : ce quartier, décentré, est bloqué par la Vesdre et le chemin de fer

- au Sud : ce versant de la rivière est en pente douce, proche du centre et revêt la forme d’un plateau pittoresque.

      Revers de la médaille : la voie ferrée qui sépare la ville de l’extension projetée. Aussi, la voûtera-t-on, tel que cela est expliqué sous notre titre « rue du Palais ». Et notre architecte de prévoir alors douze rues d’orientation Nord-Sud, entre ce nouvel axe Est-Ouest et l’axe parallèle Crapaurue-Harmonie. 
      Ces douze rues (qui existaient déjà ou sont à percer) partent de la rue de Heusy, Carmes, Kaison, Midi, Manguay, Vieille- Xhavée, Jardon, traversée de l’Harmonie, etc.

      La plupart furent réalisées, comme on le lira sous leur titre respectif. Autre innovation : prolonger le voûte-ment de la place du. Palais jusqu’au tunnel Biolley, avec un square au sommet.

      Mais, le projet le plus hardi est le « boulevard de ceinture » (le terme est déjà de l’époque) : de la rue d’ Ensival, sous le* chemin de fer, il gagne la vallée de Séroule et par la propriété Hanlet, proche de la Tourelle, il continue en franchissant la chaussée de Heusy pour atteindre la rue du Panorama (cabaret de ce nom), remonter vers Stembert (Calamine) et redescendre chaussée de la Vesdre (rue de Limbourg) ; ce tracé mesure 5,5 km et une largeur de 30 mètres est envisagée. 

       Nous sommes en 1867 : on demeure surpris devant ce précurseur. A leurs rubriques respectives, nous traiterons des suggestions de notre rapporteur concernant la gare Ouest et la future gare de l’Est.

       Il serait fastidieux de s’étendre ici sur l’important chapitre de l’assainissement et de la salubrité ; la création des égouts dont la cité demeurait dépourvue à cette époque, était primordiale. Enfin, l’auteur aborde un problème, toujours crucial à toutes les époques : le financement de tous ces travaux. 

       Après en avoir justifié l’urgente nécessité, il évoque les trois possibilités de les réaliser : la ville elle-même, les propriétaires intéressés ou bien une ou plusieurs sociétés, créées à cet effet ; cela préfigure « l’immobilière » dont il sera parlé à propos du quartier des boulevards. 

                    21. - LE QUARTIER DES « BOULEVARDS » 

       La prospérité de l’industrie lainière de Verviers depuis l’avènement du machinisme, au 19e siècle, suscite la richesse de sa bourgeoisie qui recherche, pour ses habitations, un air plus pur que celui empreint de pollution, au centre de la ville.

        Dès après 1850, c’est l’extension vers le Sud, dans l’espace compris entre la chaussée de Heusy à l’Est et la rue de Bruxelles (et des Déportés) à l’Ouest, borné au Sud par la commune de Heusy et au Nord par la récente rue du Palais. Les voies y sont tracées de toute pièce, géométriques, spacieuses, aux larges trottoirs, bordées la plupart du temps de villas précédées de jardins à la riche verdure, ornées d’élégantes plaques indicatrices au-dessus de poteaux.

       Leur principal ornement sera les libres (charmes,marronniers, etc.) malheureusement frappés d’un microbe mortel qui provoqua souvent leur abattage et leur remplacement par de plus jeunes. 

      Bon nombre de ces rues reçoivent, de ce fait, le nom d’« avenue » que le dictionnaire Larousse définit « large voie, en général plantée d’arbres ». Par contre, le terme de « boulevards », si couramment utilisé pour désigner ce nouveau quartier, ne correspond pas tout à fait à la définition qu’en donne ce dictionnaire : « du hollandais ” bolwerk ”, voie spacieuse établie dans les villes, sur l’emplacement des anciens remparts, puis plus généralement, large voie de communication urbaine plantée d’arbres ».

       On lira, sous le titre de l’« Escalier de la Paix » le rôle joué par la « Société Immobilière » et sous « avenue Peltzer » l’inauguration de ce nouveau quartier en 1878. 

                          22. - QUARTIER DES HOUGNES

      Encore au début de ce siècle, ces terrains étaient une campagne que seul traversait un chemin partant de Mangombroux pour gagner Jehanster. Il nous souvient avoir vu, pendant la guerre 1914-18, un ensemble de potagers y établis, afin de nourrir la population en proie à la disette. 

       Aujourd’hui, ce quartier est couvert de maisons hébergeant notre bourgeoisie moyenne, tout comme le quartier de l’« Immobilière » (1878) était devenu le quartier résidentiel de la haute bourgeoisie industrielle. 

  23. Incidence de la guerre 14-18 sur la  dénomination de nos rues.

     En Belgique occupée, la population civile fut particulièrement sensibilisée par ces quatre facteurs : - l’invasion brutale de notre territoire par une puissance voisine qui, elle-même garante de notre indépendance et de notre neutralité, déclara que les traités étaient des « chiffons de papier » ; 

  - les atrocités commises par l’envahisseur (sac, tueries, massacre de femmes et d’enfants, incendies, pillage, etc.) à Louvain, Dinant, etc., et plus près de nous : Herve, Battice, Dolhain, Francorchamps, etc. ; 

 - la séparation d’avec nos combattants qui eux, à l’instar des Français et des Anglais, ne pouvaient rentrer en congé dans leur patrie et éprouvaient les plus grandes difficultés à correspondre avec leurs familles ; 

 - la déportation systématique par le gouverneur von Bissing, des travailleurs belges, dans les usines d’Allemagne. Aussi, l’armistice du 11 novembre 1918, suscita-t-il un immense soulagement et un sentiment de reconnaissance en faveur des vainqueurs et des victimes de la guerre. 

   Dès lors, il faut louer notre édilité d’avoir si judicieusement répondu au désir de la population tendant à voir commémorer par la dénomination de rues, tant d’événements faits de souffrances et de gloire.

    De plus amples précisions seront données dans le texte relatif à chacune de ces rues ; ce chapitre se bornera à dresser un tableau des artères débaptisées et rebaptisées. 

     Les noms écrits entre parenthèses sont ceux que portaient ces rues avant de recevoir leurs nouvelles dénominations. 

     Deux grandes batailles qui stoppèrent l’ennemi en 1914 : place de l’Yser (Anvers) et rue de la Marne (Ramier) ;  deux glorieux généraux : place Léman (Tilleuls) et place Jacques (Minières) ; les cités martyres : Louvain (Vieuxtemps), Dinant (Gand), Herve (Transversale), Battice (Progrès), Francorchamps (Haute) ; rue des Alliés (Vieillards) et de France (Villas) ; place de la victoire (Chic-chac) et son monument aux combattants ; rue des Martyrs (Midi) et sa plaque commémorative à nos fusillés ; rue des Déportés (partie ouest de la rue de Bruxelles) ; enfin, l’on notera que Liège et Anvers existaient déjà sous ces noms. 

                        24. - NOS RUES A TRAVERS L’ART 

        Au fil du temps, bon nombre de quartiers de la ville changent ; d’anciens logis, voire des rues ou partie de rues disparaissent pour faire place à des constructions plus modernes.

         Par bonheur, des artistes de chez nous ont fixé, pour la postérité, de nombreux coins pittoresques : peintures, aquarelles, lithographies, photographies, etc. sont autant de modes d’expression. Malheureusement, en général, l’œuvre de ces artistes est dispersée, encore que notre Musée Communal en conserve l’un ou l’autre spécimen.

        En revanche, des expositions rétrospectives permettent de regrouper ces vues, à la grande satisfaction des amis du Verviers ancien. Sans prétendre donner une liste complète, des noms nous viennent à l’esprit, au hasard de la plume : 
- Armand WEBER (1844-1918) : lithographe, dessinateur et - aquarelliste ;

- Jules-Emile PIRENNE (1850-1920) : photographe (oncle de j Henri et Maurice Pirenne) ; 

- Maurice PIRENNE (1872-1968) : peintre, dessinateur et pastelliste, dont il est parlé plus abondamment à propos de son père « rue Henri Pirenne » ;

 - Pierre KOUMOTH (1873-1956) : dessinateur ; 

- Emile PIRET (1879-1958) : photographe ; 

- Jean-Mathieu JAMSIN (1882-1965) : peintre, dessinateur et pastelliste ;

 - Auguste GOETHALS (1874-1975) : aquarelliste ; 

- Albert DUMMERS (contemporain) : peintre et dessinateur ; 

- Joseph MONAMI (1976) : photographe, auteur de « Verviers hier et aujourd’hui. ».



                        E N S I V A L 
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                                  GENERALITES


 La fusion de communes influence les voies de communications, l’hydrographie, le classement des monuments et des sites et les armoiries de la nouvelle entité.

 POPULATION  

Le recensement de Mars 1981 accuse à Verviers une population de 65.371 habitants, ce qui, pour les élections d’octobre 1982 lui vaut un conseil communal composé de 8 échevins et de 37 conseillers.

                LES VOIES DE COMMUNICATION 


ECHANGEUR DE VERVIERS-SUD 

          
l’autoroute A27   a été ouverte à la circulation le 2 juillet 1980, si bien que l’automobiliste peut aujourd’hui franchir, sans interruption, la distance entre Battice (où il a quitté l’autoroute A5) et Sart (Solwaster) Il semble que le nom cité, au début, pour désigner cet échangeur (soit « du Haras ») ait été abandonné pour celui de « Verviers-Sud ».

          
          Les rues concernées par cet échangeur et son viaduc XX sont les rues des Déportés et des Carrières dans leur extrémité Sud tout comme l’avenue Peltzer, mais c’est spécialement les rues des Étangs et de la Cité qui ont subi de profondes transformations qui ne furent pas toujours du goût de leurs riverains. 

         En effet, alors que le tronçon du contournement Emmels- Saint-Vith avait été inauguré solennellement par le ministre le 18juin 1980, l’ouverture de Verviers-Sud ne donna lieu à aucune inauguration officielle ; la raison : les riverains et leur comité « les défenseurs du patrimoine ensivalois » projetaient d’exprimer leur colère, le jour de l’inauguration, par une manifestation silencieuse, en arborant le drapeau noir et en rappelant leurs revendications ; il n’y eut donc pas d’inauguration officielle.

            A lire les manifestes des opposants parus dans la presse, le mécontentement provient du trouble subi et dû à l’enfoncement des palplanches, des dangereux tirs de mines, éventration des rues devenues boueuses sous la neige, le déplacement du terminus de l’autobus, etc., autant de troubles et préjudices dont les victimes entendent être dédommagées.

          Leurs protestations visent aussi la triple pollution du bruit, des gaz et de l’humidité. Des précisions d’ordre technique sur ces travaux méritent que l’on s’y attarde. 

         Nous empruntons au journal « Le Jour » le texte y publié émanant de l’ingénieur en chef-directeur des Ponts et Chaussées, M. Guy Pirotton : « Il s’agit de la partie de l’autoroute A27 située entre les tronçons Battice-Verviers et Verviers-Theux déjà en service ; la longueur totale du tronçon est de 793 mètres comprenant deux zones en remblai, entre lesquelles se trouve l’ouvrage principal, le viaduc de 438 mètres de longueur, surplombant le Ring Sud de Verviers. 

        Il comporte deux voies de circulation dans chaque sens avec en outre une troisième voie pour les véhicules lents dans le sens Verviers-Theux, la pente longitudinale étant de 6 % L’échangeur permet un accès et une sortie de l’autoroute dans chacun des deux sens de circulation.

        L’adjudication publique du tronçon a eu lieu le 22 janvier 1976. Les travaux, qui ont débuté le 17 mai 1976, ont été confiés à la S.A. Betonac à 3800 Sint-Truiden pour un montant de 469.299.647 F (T.V.A. comprise) ; le délai d’exécution était de 375 jours ouvrables. Le coût des expropriations nécessaires s’est élevé à environ 60 millions de F : 26 maisons et 5 bâtiments (garages ou ateliers) ont été démolis. 

          Outre les travaux de l’autoroute elle-même, l’entreprise comprend également l’aménagement du Ring Sud de Verviers, sous le viaduc XXI notamment (rue des Étangs), et des voiries donnant accès à l’échangeur : rue des Carrières, rue des Déportés, rue de la Cité, avenue Peltzer et jonction Séroule-Houckaye.

TRAVAUX PREPARATOIRES

       Avant l’adjudication des travaux, les bâtiments expropriés ont été démolis et plusieurs campagnes de reconnaissance géologique des fondations du viaduc ont été exécutées en collaboration avec le Service Géologique de Belgique. 

       Les terrains de fondation sont formés de limon d’épaisseur variable reposant sur : du schiste du sommet du Frasnien ; du calcaire du Frasnien ; du calcaire du Givetien ; du grès avec bancs de schiste de la base du Givetien et du schiste du Couvinien. 

      Les schistes et les grès sont altérés jusqu’à grande profondeur. Dans les calcaires, il y a de nombreux vides, cavernes colmatées par du limon et diaclases élargies par la circulation des eaux et colmatées par du limon.

 LE VIADUC 

L’ouvrage surplombe le Ring Sud de Verviers d’une hauteur de 8 mètres en moyenne. 

     Du Nord au Sud il comporte d’abord un tronçon de 11 mètres en viaduc complet pour les deux chaussées ; le tronçon suivant de 143 mètres comprend un demi-viaduc pour la chaussée en direction de Theux, l’autre chaussée étant sur remblais ; enfin le dernier tronçon de 179 mètres comporte à nouveau un viaduc complet. 

     La superstructure du viaduc est constituée principalement de poutres mixtes acier-béton réfléchies (portée de 41,50 m) et de poutres en béton précontraint (portées maxima de 21,60 m). Dans les parties de l’ouvrage en viaduc complet, les poutres s’appuient sur des chapiteaux de 10,80 m de portée entre colonnes, prolongées de part et d’autre par des encorbellements de 8,10 m de portée chacun.

       Les fondations des piles et culées ont nécessité la consolidation du sous-sol par l’injection de 450 tonnes de ciment et de 900 tonnes de sable ainsi que la confection de 860 mètres de pieux forés verticaux ou inclinés de 1,28 m de diamètre ».
 
                                                    


                     VOIES DE COMMUNICATION:

                                         a) tram et autobus

          
Qu’il s’agisse du tram (à traction chevaline ou électrique) ou de l’autobus, Ensival est traversé dans le sens Est-Ouest par la ligne n° 1, qui aujourd’hui encore relie Renoupré à Pepinster. Primitivement, l’itinéraire de la ligne n° 1 empruntait la place St-Remacle, la rue des Raines et la rue du Collège, de façon à demeurer « en plaine » ; l’électricité allait lui permettre par la suite de gravir le Thier-Mère-Dieu pour redescendre Crapaurue vers la Place Verte et le Brou. 

      A part cela, cet itinéraire n’a guère varié : venant ainsi de Verviers (Gérard-Champs), il entre rue de Verviers, parcourt la rue des Weînes et atteint la Grand-Place ; il infléchit vers le Sud par la rue Maréchal pour arriver rue de Pepinster et gagner, à hauteur du Pont du Purgatoire, l’ancienne commune de Wegnez (aujourd’hui Pepinster). La traction chevaline ne permettait pas de gravir une pente supérieure à 8 %, Ensival, dans sa vallée, était privilégié par rapport à I Heusy,Stembert et même Dison.

          C’est le 1 "juillet 1884 que fut inauguré notre traction chevaline (une centaine de chevaux et quelque 30 véhicules) ; par contre, lors de l’électrification du réseau, Heusy eut la priorité, précisément à cause de sa côte, et inaugura sa ligne le 1er avril 1900.

             De même que le tram à traction électrique s’est substitué à la traction chevaline, de nos jours le tram électrique est remplacé par l’autobus (exemple les lignes de Spa et d’Eupen) ; toutefois, cette substitution n’est guère aussi radicale, et dans maintes de nos villes, les deux systèmes coexistent : électricité et essence ; l’avenir nous dira lequel des deux l’emportera, face aux problèmes pétroliers contemporains. 

          L’année 1981 où sont écrites ces lignes marquant le centenaire du tram électrique, un court historique de ce moyen de locomotion vient à son heure. 

        Dès 1866, l’ingénieur Werner Siemens s’attacha à réaliser des recherches qui devaient permettre de construire le premier tram électrique ; le 16 mai 1881, la société Siemens et Halske, afin de démontrer la supériorité et la rentabilité de la traction électrique dans le trafic urbain lança, à ses propres frais, sans débours pour la municipalité berlinoise, un unique véhicule répondant à ces caractéristiques : 4 mètres de long, 26 passagers, réseau de 2.500 mètres, 12 parcours aller-retour entre 6 et 23 heures, vitesse limitée à 20 km par la police alors que le double était techniquement possible.

        Le passage était annoncé par une cloche et le passant qui ne s’écartait pas risquait une amende.

           Le courant étant propulsé par le rail, les cochers de fiacres ressentaient une secousse au passage ; des études postérieures engendrèrent l’installation en 1889 du premier « archet », le trolley du réseau aérien que nous avons connu. L’avenir seul nous dira quelle sera la destinée du transport urbain : essence, électricité ? Encore que l’électronique peut nous apporter des réalisations aujourd’hui imprévisibles. 

         Enfin, il existe à Scheepdaal (Chaussée de Ninove) un musée des tramways du pays qui permet au visiteur de revoir notamment plusieurs de nos anciennes voitures. 

                                 b) Chemin de fer

            Les stations de Verviers-Central, de Verviers-Est et de Verviers- Ouest ont fait l’objet d’un historique  voir ici L’adjonction de la commune d’Ensival place la gare d’Ensival sur le territoire de Verviers (1977) ; elle sera décrite sous le titre de l’artère où elle est située « rue de la Station » à Ensival. 

          La voie Verviers Battice a été démolie et a fait place, sur presque tout son tronçon à l’autoroute A27. Un seul élément de cette ligne survit : « la rue de la Halte », à Lambermont, qui sera l’occasion sous ce titre, de décrire la halte aujourd’hui disparue.

                                      HYDROGRAPHIE 

           Par le rattachement d’ Ensival à Verviers, un tronçon supplémentaire de la Vesdre est inclus dans la nouvelle agglomération : à l’Est, la partie Nord, limite entre Andrimont (Dison) et Stembert (Verviers) ; à l’Ouest, les rives du côté de Lambermont au Nord et d’ Ensival au Sud, aujourd’hui Verviers de part et d’autre jusqu’à la limite, au Pont du Purgatoire, entre Verviers et Wegnez (Pepinster). 

         Sous le titre les pont de Verviers la rectification du cours de la Vesdre est précisée. 

           Sous leurs titres respectifs, le Préry à Ensival et le Fierain à Lambermont, font l’objet d’une description. 

 

    CLASSEMENT des MONUMENTS et des SITES 

     La réglementation officielle en la matière a été exposée dans le tome II (p. 26). On trouvera sous le titre de chaque rue concernée, l’indication relative aux Monuments et Sites classés depuis la parution des tomes précédents. 

 

                     QUELQUES TRANSFORMATIONS 

           Depuis la rédaction de notre article Stembert, bien des transformations ont été réalisées dans notre ville : démolitions, constructions, aménagements divers se continuent. C'est en parcourant les rues que vous pourrez constater les nombreuses transformerions.   


                              RENOVATION URBAINE 


            Plusieurs quartiers et maintes rues ou immeubles font l’objet d’aménagements divers, soit en cours, soit en projet. Deux sociétés de la région sont mêlées à cette opération et méritent quelques éclaircissements à leur sujet : la « Régionale Vervié toise » et les « Linaigrettes ».

 LA REGIONALE VERVIETOISE : société coopérative d’habitations sociales, agréée par la Société Nationale du Logement (98 av. Elisabeth à Verviers, directeur M. J.-T. Bertrand). 

        C’est en avril 1921 que fut fondée cette immobilière de service public par des représentants de différentes communes de l’agglomération et d’industriels de la région. Son but exclusif concerne les logements sociaux qu’elle construit ou améliore et dont elle assure la vente, l’achat ou la location., 250 logements nouveaux ont été mis  en location, portant à environ 1.600 le total des logements que loue la Régionale, contre seulement 300 en 1970. Les opérations de rénovation urbaine sont citées dans la description des rues qu’elles concernent, telles que par exemple les usines Simonis, rue de Limbourg, ainsi que les travaux en cours ou projets (approuvés, en commande, à l’étude) relatifs aux rues du Moulin, Mangombroux, la Baleine, Bielmont, Chapelle, Raines-Sécheval. 

      Une publication de la Fondation Roi Baudouin intitulée « Des Villes pour vivre » décrit et illustre bon nombre des opérations de rénovation que nous venons de citer. 

LES LINAIGRETTES : doivent leur création à la Ligue des Familles Nombreuses ; plusieurs dirigeants, dont Martin Wynants (dont il est parlé davantage sous le titre de rue des Carmes), se penchèrent sur le drame du logement (1953) qui était d’autant plus angoissant que la famille comptait de nombreux enfants. L’idée de créer « Les Linaigrettes » était née et dès 1955, elle se concrétisait par la création d’une coopérative de locataires, société immobilière de service public régie par le Code du Logement (siège  47- 49 rue Ortmans-Hauzeur, Verviers . 

     Ses principales activités sont en général souvent citées dans la description des rues où elles se situent; énumérons-en quelques- unes : lu ( ïlc Jean Hennen : sa description figure dans nos deux ouvrages précédents : la rue Jean Hennen   et l’avenue des Linaigrettes  ; depuis lors, elle est l’objet d’extensions. Sa conception générale est due aux architectes E. J. Fettweis et S. Stenne du groupe A de Verviers et J.H. Baudon de Bruxelles.

  La Cité du Panorama : 
         a pris également de l’extension. Sa conception générale est due aux architectes A Mouraux, R. Busch et G. Marchot, du bureau Planning. La Cité « Les Marlières » : à Stembert doit son nom à la rue où elle est implantée et continue à se développer. La Cité « Champ des Oiseaux » 

       L’Opération Hodimont : qui va être décrite, concerne les deux sociétés. Pré-Javais : enfin un projet en collaboration avec le doyenné et le C.P.A.S. vise, St-Remacle, les Grandes-Rames, le home St-Joseph et l’école voisine. HODIMONT L’opération n° 3 de la rénovation urbaine vise le quartier de Hodimont ; les acteurs en sont la Ville de Verviers, la Société coopérative de locataires « Les Linaigrettes » et les habitants du quartier de Hodimont, avec le concours de l’Exécutif régional wallon et de l’institut national du Logement et la coopération du Ministère des Travaux Publics.

         Rappelant la prospérité de Hodimont, durant les fastes de l’industrie lainière régionale, le rapport de mars 1981 déplore la situation actuelle en ces termes : « Toutes les usines fermées et abandonnées, les maisons de Hodimont virent s’éloigner la population ouvrière locale, tandis que les envahissaient les étrangers et les immigrés les plus défavorisés, transformant en taudis les immeubles les moins adaptés et les plus anciens ».

         Et ce rapport de conclure : « C’est cet état d’abandon et de sous- développement notoire que la Ville de Verviers s’est résolue à combattre en décidant la Rénovation du quartier».

          NOTRE HOTEL DE VILLE... A PARIS

      Le 30 juin 1982, il fut procédé à l’inauguration sur les murs du métro parisien, de carreaux céramiques, représentant des sites et monuments caractéristiques de la province de Liège. La station de « Berlin », construite en 1910 fut débaptisée en août 1914 pour recevoir la dénomination de « Liège », la Cité Ardente qui venait d’enrayer glorieusement la progression des armées impériales. 

       Située dans le 9ème arrondissement, sur la ligne n° 13 (St-Denis, Basilique, Chatillon, Montrouge) elle est proche de Pigalle, entre les stations de St-Lazare et de Clichy. 6576 carreaux en provenance de la S.A. Céramique nationale de Welkenraedt constituent 18 panneaux (9 par quai) de 2,40 m de haut et de 2,20 ou 3,60 m de largeur suivant le cas. 

     Les dessins sont l’œuvre d’artistes liégeois où l’on retrouve maintes vues de notre province et notamment l’Hôtel de Ville de Verviers, le lion de la Gileppe, la Fagne, Coo, Limbourg, etc. Ce sera là un agréable point d’arrêt pour les Verviétois en vacances à Paris. 

 

          PHILOSOPHIE DU NOM DES RUES 

Le problème délicat de la dénomination des rues n’est pas spécifiquement verviétois, ni même belge ; il concerne toutes les communes qui doivent attribuer une appellation à leurs artères. I es responsables de cette désignation sont écartelés entre d’une part les prescriptions des autorités supérieures et d'autres part les desiderata, valables ou inconsidérés, de leurs administrés, le tout parfois ponctué par une incompétence ou une indifférent qui placent ce problème en dernière position.

 

         Le hasard des lectures à mis sous nos yeux un article paru dans « Le Soir » (1er mars 1982) sous le titre « S’il fallait reconstituer l’histoire de Paris à l’aide des plaques de rues... ». Nous n’avons pu résister à le citer in extenso, tant il est d’actualité pour toutes les cités. « A Paris comme ailleurs, quand on dit « plaques de rues », on songe à ces rectangles qui furent si longtemps à lettres blanches sur fond bleu par lesquelles nous pouvons nous orienter, ces plaques qui sont si gênantes quand on a omis de les installer... 

       Si certaines, évoquent la mémoire de grands hommes, d’autres maintiennent le souvenir de coins disparus, recourent au folklore et à la légende et encore, poétiquement, groupent en quartiers entiers des noms de fleurs ou d’animaux.

      Cela repose du rappel des victoires militaires ou de la monotonie des nomenclatures géographiques, que ce soit pour honorer des pays un jour alliés, évoquer les provinces ou les villes.

     Existe-t-il un domaine où règne plus d’éclectisme ? Dans les rues, on peut aussi trouver d’autres plaques, plus fantaisistes dans leur présentation puisqu’elles peuvent être de pierre, de bronze, de bois ou de fonte. Ce sont celles qui commémorent une personnalité à la notoriété reconnue sur la façade de l’immeuble même où une partie de son existence se déroula : lieu de naissance, de décès, de séjour, d’élaboration d’une œuvre artistique.

      Un recensement de ce genre de plaques a été effectué par la Préfecture de Paris, à laquelle l’apposition doit être demandée. Initiative privée, la plaque commémorative est soumise à une autorisation d’installation officielle. 

      Le recensement en a catalogué exactement mille cent trente-deux. C’est une forme d’annales particulièrement disparates. Si Paris devenait un jour une nouvelle Pompéi, dont seules les inscriptions lapidaires survivraient à quelque cataclysme, on imagine ce que serait la tâche d’archéologues attelés à la reconstruction de l’histoire à partir de ces indices.

      Ils apprendraient sûrement que Paris résista au nazisme : trois cent quarante- cinq plaques en stigmatisent les crimes et célèbrent des résistants. Ils apprendraient le nom d’écrivains (255 inscriptions) mais quel degré de notoriété leur attribueraient-ils ? Molière viendrait sans doute en tête car cinq plaques le concernent. 

     Nos archéologues du futur recueilleraient aussi quatre-vingt inscriptions honorant nos savants, soixante-cinq à la gloire des peintres et des sculpteurs, soixante et une des musiciens, soixante et une des hommes politiques, trente-cinq des militaires. Ils pourraient aussi facilement déduire statistiquement que noire époque n’était que modérément féministe puisque septante- quatre plaques seulement concernent les dames, et Marie Curie en monopolise quatre à elle seule. 

    Quelle opinion auraient-ils des relations internationales ? Aucune tablette ne concerne l’Afrique, mais l’Amérique en rassemble neuf, l’Italie sept, la Russie quatre pour des personnages aussi différents que Pierre le Grand, Lénine, Tolstoï et Stravinsky. Tenter de discerner la célébrité des gens d’après ces mentions, c’est se fourvoyer parmi nombre d’« illustres inconnus » qui n’attirèrent l’attention sur eux que le temps d’une cérémonie en façade d’un immeuble.

       Ce recensement ne fait-il pas philosopher sur la relativité des jugements d’ici-bas ? » Qu’en est-il de Verviers ? Sans doute laisserons-nous à nos lecteurs le soin d’émettre un jugement définitif à ce sujet. Au cours de ces pages, nous avons énoncé diverses appréciations, soit de notre provenance, soit de celle de notre entourage. 

       Nous compléterons donc maintenant ces observations, par quelques regrets qui nous sont parvenus. Si dans le monde des historiens, on a pensé au Docteur Hans, l’historien de Rechain, Dison, etc. et à Jules Feller, l’éminent toponymiste, on eût voulu voir une artère consacrée à Jules Peuteman, l’historien érudit d’Ensival et à nos autres talentueux collègues de la S.V.A.H., l’archiviste Emile Fairon, l’aumônier militaire A. Maquinay, le Dr Lejaer, Guillaume Grondai et nous en omettons.

       Chez les peintres, Georges Lebrun, tué à l’Yser en 1914-18, dont le polyptique de la Fagne orne notre musée communal eût pu être honoré tout comme les Koumoth, les Jamsin, les Goethals, les Derchain, etc. La dynastie des architectes Vivroux, auteurs de tant de remarquables constructions citées au cours de ces volumes, y compris le sculpteur Clément Vivroux, auteur des monuments à Pierre David, Ortmans-Hauzeur, firent honneur à notre cité.

       Le secteur de la musique compte ses célébrités : si l’on a heureusement pensé à A. Dupont et Albert Dupuis, E. Deru a chu dans la trappe des fusions et les Mathieu Jodin, le Père Assenmacher, Crickboom, Gaillard, etc. sont restés dans l’oubli.  

         Parmi les victimes des prisons nazies, le substitut Jean Baguette a été honoré tandis que le procureur du Roi Richard de Winiwater est ignoré.

        A l’instar de Stembert qui consacra une rue au fondateur de la Croix rouge, Henri Dunant, des bienfaiteurs de l’humanité, tels que Louis Pasteur, le Docteur Schweitzer, etc. eussent été dignes de notre palmarès. Par delà, les divergences politiques, le fondateur de la J.O.C., le cardinal Cardijn est pour tous une figure de proue de la vie sociale. Enfin, quid de la rue Cerexhe qui devait redevenir « rue Neuve » aux termes du legs du baron Pierre de Bonvoisin.

                              S T E M B E R T



                                       1.- VERVIERS APRÈS LES FUSIONS 


             Avant les fusions de communes, la ville de Verviers était bornée, dans le sens des aiguilles d’une montre, par les communes suivantes : Dison - Andrimont - Stembert - Heusy - Ensival - Lambermont et Petit-Rechain. 

            Depuis les fusions (1977), Verviers est borné par les communes suivantes : Dison (qui a englobé Andrimont) ; Limbourg ; Jalhay ; Theux (qui a englobé Polleur) ; Pepinster (qui a englobé Wegnez) ; Herve (qui comprend Battice, Bolland, Chaineux, Charneux, Grand- Rechain, Julémont et Xhendelesse).

             Au Nord, les limites entre Verviers et Dison restent les mêmes depuis des décennies. 

             Les limites entre Verviers et Andrimont (fusionné avec Dison) restent également identiques.

              Au Nord-Est, ce qui constituait les limites entre Stembert (absorbé par Verviers) et Andrimont (absorbé par Dison), à savoir la Vesdre jusqu’à Nasproué, reste identique et constitue donc la limite entre Verviers et Dison.

              A l’Est, par suite de l’absorption de Stembert, Verviers est contigu avec Limbourg (qui a englobé Goé et Bilstain) ; la limite coupe la route de Stembert à Hèvremont. Au Sud-Est, une avancée de Jalhay (Mariomont et Sécheval) rend voisins cette commune et Verviers.

           Au Sud, c’est la limite entre Verviers et Theux à la Boverie, proche de Jehanster, la Croix de Fays, le Laboru, Le Cheval Blanc, Maison-Bois (la ferme est à Verviers et le Château à Theux), la Sapinière. Ensival, ayant été absorbé par Verviers, et Wegnez par Pepinster, Verviers et Pepinster ont une limite commune à présent entre le Haras et le Bois du Renard, puis sur la Vesdre au pont du Purgatoire.

            Enfin, à l’ouest, Lambermont et Petit-Rechain étant actuellement territoire de Verviers, notre ville est contiguë à Herve.La loi de base sur les fusions a donné lieu, postérieurement, à des demandes de rectifications. Citons pour notre ville : - Polleur, c’est-à-dire Theux, demande la rétrocession de 341 hectares cédés à Verviers ; - Herve désire conserver une maison située avenue Massin ; - Les rues des Fabriques et des Six Cents Franchimontois posent un problème concernant 500 habitants, afin de limiter correctement la « frontière » entre Verviers et Dison. 

             La nouvelle entité compte donc, à la date des fusions, 57.398 habitants implantés sur une superficie de 33 Km2. 

                 Démographie  Elle comptait, au 1er janvier 2015, 55 746 habitants (27 095 hommes et 28 651 femmes)5, soit une densité de 1 685,70 habitants/km² pour
une superficie de 33,07 km²

.
             

               Nos lecteurs comprendrons aisément qu’il n’est pas toujours facile de récolter toute précision concernant certaines rues ; les archives des communes disparues  sont pas encore toutes répertoriées ; c’est pourquoi, exceptionnellement, certaines indications sont parfois très fragmentaires, ce que nous précisons le cas échéant en réclamant l’indulgence du lecteur. La principale modification dans l’aspect de la cité consiste en ce qu’elle ne revêt plus exclusivement un caractère urbain. 




             C’est le dictionnaire géographique de la Province de Liège (par Henri Del Vaux de Fouron), paru à Liège en 1841, qui nous décrit la situation de Verviers, en matière d’agriculture en cette année : « les prés forment la culture dominante aux environs de Verviers.

              Ceux situés dans le bassin de la Vesdre fournissent beaucoup de foin de bonne qualité. 

             Les prairies, situées sur les collines qui entourent la ville sont en général peu fertiles. Peu de terres labourables dont le produit consiste en froment, seigle, avoine. Quelques bouquets de bois. 300 chevaux dont 50 de luxe et 80 mixtes ; 265 bêtes à cornes. » 

             Au siècle dernier, l’expansion industrielle utilisa tous les terrains ; rien ne restait, sur le territoire de Verviers, des campagnes ou des champs qu’il avait comptés pendant plusieurs siècles. Aujourd’hui, la nouvelle entité ayant absorbé des communes qui comptent encore des campagnes, elle n’est plus seulement urbaine ; cela influence la dénomination de nos rues puisque l’on y compte des « chemins » qui souvent ne portent aucune appellation, du moins officielle. 


 Citons la statistique des entreprises agricoles situées sur le territoire du nouveau Verviers : 1.243 hectares sont consacrés à des surfaces agricoles utilisées par des fermiers ou des horticulteurs ; il s’agit de prairies, de pâturages et de champs. 





                 2. LES VOIES DE COMMUNICATION 


          La circulation des personnes et des choses est à la base de notre société contemporaine ; à tort ou à raison, l’on exige des voies de communication toujours plus rapides. Cela influence non seulement notre mode de vie, mais la structure de nos cités, et par conséquent nos rues qui subissent des modifications diversement appréciées ; cela suscite d’âpres polémiques telles que celles relatives au fameux viaduc qui, construit ou non, restera légendaire à Verviers. 

          L’incidence des voies de communication sur nos rues vise les quatre catégories suivantes : 
- le chemin de fer ; 
- le réseau des autobus ; 
- l’autoroute ; 
- l’aérodrome ; 
Passons à l’examen de chacun de ces moyens de communication. 

a) CHEMIN DE FER : l’historique de la ligne de chemin de fer de Verviers vers Liège et vers la frontière allemande a été détaillé dans notre premier paragraphe ( Verviers).

b) AUTOBUS : la naissance, la vie et la mort des tramways, tant à traction chevaline, qu’électrique, a été décrite dans la partie Verviers. Les transports en commun urbains sont aujourd’hui assurés par les autobus de la S.T.I.V. Cela constitue un grand progrès non seulement dans le domaine de la rapidité mais dans celui de la souplesse à modifier ou à compléter le tracé d’une ligne, en fonction de l’expansion d’un nouveau quartier à desservir.
            
          Il n’est plus question d’autorisations pour insérer des rails dans la rue ou dresser un réseau aérien de câbles électriques. Tout est simplifié. 

         Bon nombre de nos lecteurs se souviendront de la sclérose qui entourait la prolongation de la ligne Heusy vers la Bouquette ; le terminus restait éternellement au Saway, alors que, depuis des années, l’avenue se peuplait de maisons jusqu’à la Bouquette. 




          L’on objectait que les tramways urbains ne pouvaient concurrencer le vicinal Verviers-Spa, sur ce tronçon. Cette époque, digne de Courteline, a vécu. Aujourd’hui, la S.T.I.B. s’adapte parfaitement à la croissance de la cité. Exemples : le terminus de Rechain rejoint le Zoning, celui de Stembert pousse vers Hèvremont, et ainsi de suite.

          Le réseau urbain se présente comme suit : 

La ligne n° 1 relie Renoupré à Pepinster, via Ensival. 

La ligne n° 2 relie Stembert à Petit-Rechain, avec ces trois variantes comme terminus : rue Arnold, Tillet et le zoning industriel.

La ligne n° 3 relie Ensival-gare à Jehanster. 

La ligne n° 5 relie Andrimont-Ottomont à Mangombroux (rue Darimont) ou Sécheval ou Linaigrette 

La ligne n° 6 relie Cheval Blanc au sommet des Déportés. 

La ligne n° 7 relie Lambermont au quartier de Thiervaux. 

La ligne n° 8 relie Andrimont (village) au quartier de Thiervaux..




c) AUTOROUTE : c’est spécialement les travaux en cours ou achevés qui suscitent la transformation de notre voirie. Primitivement, le tronçon compris entre l’échangeur de Battice et le sommet de la rue des Carrières, Déportés, Étangs, etc, était conçu afin d’assurer la liaison entre l’agglomération verviétoise et l’autoroute Roi Baudouin (E5), cet axe trans-européen Londres, Ostende, Vienne, Istanbul. 

          L’élargissement des rues de Franchimont, et des avenues Han- let et Élisabeth, permet d’éviter le centre de la ville pour gagner, en le contournant, la rue de Mangombroux, c’est le « RING SUD ». Pourquoi utiliser ce terme exotique, alors que notre riche langue française dispose du mot adéquat : la ROCADE que le Grand Larousse (1964) définit comme suit : « voie destinée à détourner la circulation, dans une région déterminée, soit en la contournant, soit en la longeant, et qui prend son origine et aboutit à une voie principale » Il n’y a pas qu’au Zaïre qu’il faut retourner à l’authenticité. 


Par la suite, de simple desserte entre l’échangeur de Battice au profit de l’agglomération verviétoise, ce tronçon devint l’amorce de l’autoroute A27 qui va permettre au départ de l’autoroute A5, à Battice, de gagner Prüm et Francfort et les réseaux routiers d’Allemagne du Sud ; le voyageur réalise ainsi une économie de parcours en évitant de gagner Cologne, au Nord, pour descendre vers le Sud, le long du Rhin. A côté de cet avantage sur le plan européen, cette nouvelle voie est particulièrement appréciée comme liaison rapide pour les cantons de l’Est qui sont quelque peu décentrés, au plus grand dam de leur économie. Malmedy, Saint-Vith et les localités voisines en seront les bénéficiaires ; enfin, c’est à Steinebrück que ce nouvel axe pénétrera en Allemagne. 

        En venant de Battice, l’autoroute passe en viaduc par dessus le carrefour des rues des Carrières, Cité et Déportés, à hauteur du second étage des maisons riveraines, à droite de la rue des Etangs ;la route s’imbrique dans la colline à gauche en montant rue des Etangs qu’elle laisse à ciel ouvert en demi-voirie ; la circulation de la rue des Déportés vers rue de Franchimont s’effectue partiellement sous l’autoroute. 


Le viaduc mesure 365 mètres de long ; un bassin reçoit les eaux de la colline de Séroule, près de la rue de Franchimont. Le trèfle de circulation se présente comme suit : la sortie en provenance de Battice est située à hauteur des rues de la Cité et des Déportés tandis que l’entrée vers Battice est au bas de l’avenue Peltzer ; l’entrée vers Maison-Bois est en face de la rue de Franchimont et la sortie longe le domaine de Séroule pour déboucher à la moitié de la rue de Franchimont.

          Cet échangeur est communément appelé « Verviers-Sud » ou « échangeur du Haras ». Une profonde tranchée taillée dans la colline de Séroule permet à l’autoroute d’escalader, par pente de 6 %, les hauteurs de Maison- Bois, couvrant une distance de 3 Km entre les deux échangeurs : Haras et Theux-Laboru. Il est surplombé, durant ce parcours, par les ponts n° XXI à XXIV. Au delà de l’échangeur Theux-Laboru, l’autoroute continuera son itinéraire vers l’Allemagne, en franchissant la route de Theux à Polleur, (de Fays au Sarpay), sur un ouvrage d’art remarquable de 450 m de long et de 45 m de haut. C’est depuis le 23 novembre 1977, que l’automobiliste peut utiliser le tronçon de 3 Km entre l’échangeur du Haras (Verviers-Sud) et celui de Theux -Laboru. 

d) AVIATION : 

               Dans l’exposé relatif aux nouvelles limites de Verviers, l’on aura lu qu’un triangle de terrain est cédé par Theux à Verviers, afin que le champ d’aviation soit situé sur le territoire de Verviers : c’est le LABORU. Ce lieu-dit était inconnu de la plupart des Verviétois, si ce n’est des nombreux miliciens qui, au temps de leur service militaire, à Stembert, entre les deux guerres, y effectuaient des exercices de groupes de combat avec masque à gaz, accompagné de reptation, etc. 

               
Aujourd’hui, le nom de LABORU devient familier à tous, car il figure sur une plaque indicatrice, au sortir de l’autoroute, avec le sigle international de l’aile stylisée, qui désigne les aérodromes. Sans doute serait-il prématuré mais non pas utopique, d’envisager l’instauration de notre gare aérienne reliée aux autres aérodromes européens. 

           Bien sûr, les avatars de la ligne d’hélicoptères de Liège vers Maastricht et Düsseldorf et les difficultés auxquelles se heurtent les lignes aériennes vers Londres ou Paris, au départ de Bierset ou de Gosselies, ne sont-elles pas encourageantes pour l’avenir, mais l’histoire nous montre que ce qui est difficile aujourd’hui est souvent la réalité de demain.

          Lorsque les multiples compagnies européennes de navigation aériennes cesseront de faire double emploi entre elles dans leurs vols mondiaux, et feront place à une unique compagnie européenne, l’on pourra organiser, avec rentabilité, les liaisons intérieures entre les villes d’Europe. Voilà pour l’avenir ; tournons-nous vers le passé en donnant un historique de VERVIERS-AVIATION, ce cercle de brillants précurseurs en ce domaine.

                                 3 Hydrographie                   

        L’hydrographie de Verviers après les fusions offre cette particularité qu’un important tronçon de la Vesdre traverse la cité : laissant le territoire de Limbourg à hauteur de Broux et Bellevaux, la rivière quitte Verviers pour entrer à Pepinster, au Pont du Purgatoire. 

          Notre rivière embellit : ses eaux épurées étonnent le vieux Verviétois par leur clarté ; elles offrent aux cygnes et aux canards un poétique domaine pour leurs ébats. Pratiquement, on ne voyait guère la Vesdre que du haut des ponts ; ses berges étaient masquées par de multiples constructions vétustes ; aujourd’hui, les rives ont été dégagées en maints endroits et vont constituer des quais modernes et spacieux : rue du Marteau et David, le quartier Saint Antoine, Saucy, etc. Enfin, le ruisseau de Dison,"" La première mention connue de Dison remonte à 1268, du nom du ruisseau qui l'arrose"" de sinistre mémoire par ses funestes trombes d’eau, a été mis hors d’état de nuire, par une canalisation souterraine élargie tout au long de son parcours à Dison puis à Verviers jusqu’à son confluent dans la Vesdre en Saucy.

                              4. LES PARCS INDUSTRIELS 

            Tout d’abord, utilisons le terme « parc » ; il est bien français ; éliminons le franglais « zoning » trop souvent employé. Avant la généralisation de l’automobile, tant pour le transport des personnes que des biens, l’industriel choisissait pour l’implantation de son usine, un endroit situé dans l’agglomération urbaine et voisin d’un cours d’eau. Le recrutement de la main-d’œuvre requérait cette proximité ; il en était de même pour son approvisionnement en eau ; proche aussi des gares, à peine distantes de l’usine, l’entreprise recevait aisément ses matières premières de l’extérieur et acheminait sans grand transport urbain, ses produits fabriqués, vers l’étranger. 

       emplacement parc industrie Stembert      
De plus, il y avait intérêt à ce que le client arrivant en chemin de fer gagne les bureaux en peu de temps. L’expansion de l’automobile, tant par les réseaux d’autobus que par les voitures privées, a complètement bouleversé ces données :



 le transport des personnes et des biens s’effectue aussi aisément vers la campagne que vers la ville. 


           Bien mieux, implanter une usine en rase campagne offre des facilités d’espace pour le terrain et permet une extension sans difficultés ; ce n’est plus le terrain rare des villes, avec la construction en étage, entrave pour le transport interne, entre départements. 

           Enfin, le client rend aussi bien visite à un bureau situé à la campagne qu’en ville, en s’y rendant par la route. C’est cet attrait de la campagne pour l’implantation des usines qui a suscité, au lendemain de la guerre, la création des parcs industriels. En quoi consistent-ils ? Par vocation, un terrain à majorité rural et complété, au besoin, par des expropriations, est réservé uniquement à l’implantation d’entreprises industrielles. 

          Son aménagement postule le raccordement aux égouts, l’approvisionnement en eau et en courant électrique, une infrastructure routière, etc. Ces réalisations relèvent d’un nouvel organisme, (nous ne parlerons ici que de notre province) : la « Société Provinciale d’industrialisation », association intercommunale qui fut créée en 1961 ; son financement est assuré par des crédits de la province, des communes et des entreprises qui y adhèrent ; cela lui permet d’acquérir des terrains et de les revendre aux investisseurs intéressés, après les avoir appropriés. 

           C’est ainsi que nos parcs ont été équipés par l’adduction de l’eau de la Gileppe ou d’Eupen (dont les lacs sont chacun au potentiel de 25 millions), la pose de collecteurs des eaux usées, le placement de feeder amenant le gaz naturel à haute ou basse pression et enfin le raccordement en courant électrique variant de 6 à 70 mille volts. 

            Des parcs industriels ont été installés dans notre arrondissement à Battice, Montzen, Eupen, Welkenraedt et Saint-Vith ; Qu’en est-il pour notre région ? Verviers, agglomération urbaine, ne comptait pas de parcs industriels. 

            La fusion lui a amené les parcs suivants : Stembert : sa description figurera sous les titres des rues de la Papeterie, et Slar, qui sont les principales artères qui traversent ce parc. Lambermont : plus modeste est ce parc qui sera décrit sous le titre Lambermont  
.
Petit-Rechain : ce parc est de loin le plus important des trois de par sa superficie et le nombre d’entreprises implantées ; il présente cette particularité : il s’étend sur les communes de Petit-Rechain (aujourd’hui Verviers) et de Chaineux (aujourd’hui Herve). 

          

         Il sera décrit sous le titre relatif à la route de Petit-Rechain à Battice et des nouvelles artères tracées, * * * 

          Tout proche de Verviers, mais sur le territoire d’Andrimont (aujourd’hui Dison), l’on projette l’établissement d’un parc aux Plenesses ; Ce nouveau parc industriel de 170 hectares (dont 40 à Dison-Andrimont) dénommé aussi 
« Verviers-Nord » semble subir un certain retard dû à la mauvaise conjoncture actuelle : l’état ne subsidie plus les infrastructures qu’à 80 % ; il serait fait appel à l’intervention des Fonds de Solidarité Nationale. 

                                          5. JUMELAGES 
                                 Arles
          Au lendemain de la guerre, l’amitié entre alliés d’hier et la réconciliation entre les peuples belligérants suscitèrent les jumelages entre localités de pays différents. Ils sont basés sur certaines affinités entre les villes jumelées, telles que notamment la similitude d’industrie ; c’est le cas pour Verviers, centre lainier, avec les villes textiles de Bradford (Grande-Bretagne), Mönchengladbach (République fédérale d’Allemagne) et Roubaix (France).



                                                                           Mönchengladbach


                                                                         Rouaix

           C’est en juin 1969 que les Maires de ces quatre villes signèrent de concert une charte d’amitié à Roubaix. Précédemment, Verviers avait déjà jumelé avec la ville d’Arles (France), cette union reposant plutôt sur une sympathie dérivant d’affinités artistiques et culturelles. Plus tard, principalement pour des raisons d’ordre économique, Verviers jumela avec Leskovac, ville de Yougoslavie. 

            Tels sont les cinq jumelages de la ville de Verviers avant les fusions. Stembert avait procédé à un jumelage avec respectivement un pays africain, le Rwanda, et avec une petite localité française La Motte Chalançon dans la Drôme. La nouvelle administration communale de Verviers, issue des fusions, comprend un « Comité des Jumelages » que préside un échevin, M. Lerho. 

           Indépendamment des rencontres entre délégations des villes jumelées, le nom de plusieurs de ces cités a été donné à quelques unes de nos artères ; dans ce cas, la notice relative à la ville jumelée figure dans la description de la rue concernée, classée par ordre alphabétique ; il en est ainsi pour la place d’Arles et les rues du Rwanda et de La Motte Chalançon (Stembert).

           Le jumelage est une opération consistant notamment à créer et développer à des fins économiques, culturelles ou politiques, des liens entre villes ou pays différents, mais surtout à promouvoir une amitié sincère et durable entre les habitants de ces villes ou pays.
C’est sous cet angle que fut organisé le dixième anniversaire (1967-1977) du jumelage Arles-Verviers, en juin 1977, par la réception à Verviers d’une délégation arlésienne conduite par le Maire et comprenant un groupe folklorique et de nombreux gardians. 

       


             A cette occasion, Verviers a vécu à l’heure provençale et la population a pu assister à plusieurs spectacles taurins de grande qualité et à des exhibitions du groupe de danse « Le Velout d’Arles » au son des fifres et des tambourins des « Cigaloun ».

           Ces groupes animèrent également avec bonheur plusieurs quartiers de la ville pour la plus grande joie de la population locale.

                                                   * * * 

              Le jumelage avec BRADFORD date du 20 juin 1970 ; il s’agit d’un important centre de près de 300.000 habitants, situé dans le West Riding (Yorkshire), en Grande-Bretagne.
Son industrie textile vise les laines peignées, les cotonnades, les tapis, la construction mécanique et fait de la cité un importateur mondial de laine. 

            






Son église Saint-Pierre est en gothique flamboyant avec un toit en chêne et date du XVe siècle ; on y admire aussi un musée d’histoire naturelle et d’archéologie ; le Bolling hall est un beau château des XIV-XVe siècle où est installé le musée de l’industrie textile. C’est la ville natale du physicien anglais, sir Edward Victor APPEL- TON (1892-1965), prix Nobel de physique (1947), pour ses recherches sur la propagation des ondes électromagnétiques et sur la nature de l’ionosphère.             Le jumelage avec MÔNCHENGLADBACH date du 20-6-1970. Il n’y a guère, son nom était München-Gladbach ; cela prêtait à confusion avec la capitale de la Bavière München (Munich) ; par référence à sa fondation en 972 par des moines de l’archevêché de Cologne, la municipalité change München en Mônchen (moines). Le Munster actuel, avec sa remarquable crypte, provient de l’abbaye fondée jadis parles moines de l’archevêque Gero ; le Neuwerk est moins ancien (XIe siècle). Une abbaye construite en 1633 garda son caractère religieux jusqu’en 1805 ; elle devint ensuite l’Hôtel de Ville.Ville moderne très active, Mônchengladbach est située en Allemagne fédérale, en Rhénanie du Nord, Wesphalie.                                                                           Elle compte 150.000 habitants ; on y travaille la laine, le coton et les fibres synthétiques et l’on y trouve des firmes de constructions métalliques (fonderies), mécaniques et chimiques. Comme disent ses habitants, avec fierté, c’est le Manchester rhénan, la « ville du fuseau et de la bobine ». Elle compte une bibliothèque renommée consacrée aux sciences sociales ; les sports donnent lieu à des compétitions suivies qui se déroulent au Grenzlandring ; on y patine à roulette et le Kaiserpark est très fréquenté. Enfin, une spécialité gastronomique, le « spekulatius » est renommée.              



                                               * * 

           Plus proche de nous, tant par une plus courte distance que par la communauté de langage, est le centre textile de ROUBAIX, dans le Nord de la France. Un intense courant d’affaires unissait nos cités à l’époque de la prospérité lainière ; combien de Verviétois participèrent aux ventes publiques de laine à Roubaix et Tourcoing, tout comme les hommes d’affaires du Nord fréquentaient les ventes de Verviers.

           
Jumeler Verviers et Roubaix constituait donc la consécration d’échanges substantiels ; c’est ce qui fut fait le 8 juin 1969 à Roubaix. Situé dans l’arrondissement de Lille, chef-lieu de canton du Nord, Roubaix compte près de 115.000 habitants ; sa population s’est rapidement accrue : partant de seulement 25.000 habitants en 1850, elle passe successivement à 40.000 en 1861 ; 65.000 en 1866 ; 91.000 en 1881. Son industrie textile constitue un large éventail du travail de différentes fibres : peignage, filature et tissage de la laine, travail du coton et des matières plastiques, bonneterie, teinturerie, apprêt, confection. On y compte également des tanneries et des entreprises de construction métallique et de l’industrie chimique. Son histoire remonte à l’an 1469 où Pierre, seigneur de Roubaix, obtint de Charles le Téméraire le privilège de drapier. 

          Le monopole de Lille lui est nuisible au XVIIe siècle. En 1800, la cité compte 800 habitants groupés autour de l’église Saint-Martin (XIVe siècle). 

          Le XIXe siècle, avec la révolution industrielle, consacre son expansion et celle de la région (Wattrelos, Croix, etc) et en fait, avec Tour¬coing, une métropole textile que favorise le libre-échange. Les quartiers populeux, avec leurs courées peu hospitalières, cèdent progressivement le pas à une ville nouvelle moderne où depuis 1945, le Comité Interprofessionnel du Logement érige des habitations populaires propres et confortables. 

          
Verviers s’est montré éclectique dans le choix de ses partenaires ; aux villes de l’Ouest, va s’ajouter une localité lointaine de Yougoslavie : LESCOVAC. Cette ville de 55.000 habitants, est située dans la plaine de Veternica, du nom de la rivière qui la baigne. Elle a un long passé ; au XIIe siècle, une agglomération slave existait à cet endroit, mais 

             c’est au XVIe siècle, qu’elle devint le centre d’une région très peuplée par suite de sa situation géographique , la route reliant l’Europe centrale à Salonique. Aujourd’hui, Lescovac présente une affinité avec Verviers : ses usines textiles qui sont les plus importantes de la Serbie. C’est en 1974 qu’eut lieu le jumelage entre nos deux cités. 

            MOTTECHALENCON
Enfin, Stembert avait réalisé un jumelage avec respectivement LA MOTTECHALANÇON (Drômc, France) et N’TYAZO(Rwanda) ; comme trois rues portent le nom de ces lieux, les descriptions figurent sous le titre respectif des rues ainsi concernées. Sur le plan mondial, il existe une « Fédération Mondiale des Villes Jumelées-Cités unies » (F.M.V.J.). Née
de la Résistance au nazisme, au lendemain de la guerre mondiale, elle fut à l’origine une association française et en 1957, elle se donna un statut international qui la fit reconnaître comme association internationale non gouvernementale, dotée d’un statut consultatif auprès des Nations-Unies à New-York et de l’Unesco à Paris. Elle vise la coopération mondiale basée sur l’individu par l’entremise de la commune ; dans ce but, elle recourt à ce moyen : les jumelages entre deux ou plusieurs villes notamment entre communes de pays industrialisés et de pays en voie de développement et ce sans discrimination de race, de langue, ni de religion ou de système politique.

           
Son siège est établi à Paris, 13, rue Racine. Relevons, en conclusion, ses dix objectifs : la sauvegarde de la paix, la coopération entre le Nord et le Sud du globe, des échanges internationaux populaires, une éducation bilingue (langue maternelle plus une seconde), la démocratie locale, la promotion de l’information, l’accès des femmes aux responsabilités communales, la participation des jeunes, la défense de l’environnement et de la qualité de la vie, un urbanisme au service de l’homme.

          Sans doute, cet idéal attachant plane-t-il à une très haute altitude, mais c’est peut-être l’occasion de répéter la célèbre phrase du Taciturne : « il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ».

          
En attendant, le lecteur méditera cette généreuse pensée du philosophe hindou Rabindranath Tagore : « Tu m’as fait connaître à des amis que je ne connaissais pas, » Tu m’as fait asseoir à des foyers qui n’étaient pas les miens, » Celui qui était loin, tu l’as ramené proche et tu as fait un frère de l’étranger ». 







                                             6. LES ARMOIRIES 


« La clef de l'histoire de France est la connaissance du Blason » Gérard de Nerval 

               Il est une conséquence assez inattendue de la fusion des communes : les armoiries communales existantes perdent leur caractère officiel lorsque la commune en question est absorbée par une autre commune, ou quand elle englobe elle même d’autres localités. Comment dès lors se présente la situation 

          Au 31 décembre 1976, 925 des 2.359 anciennes communes du pays possédaient leurs armoiries, en vertu d’un arrêté royal. A l’entrée en vigueur des fusions (1er janvier 1977), 96 des 596 communes du pays possédaient des armoiries agréées. 

          Pour la province de Liège, on chiffre 317 communes dont 79 sont dotées d’un blason, à la veille des fusions. En suite des fusions, on ne dénombre plus que 84 communes dans notre province dont deux seulement (Spa et Aubel) peuvent conserver leurs armoiries.

          Ce n’est donc pas seulement Liège, le chef-lieu de la province, qui subit ce sort, mais notre chef-lieu d’arrondissement, Verviers, et parmi les communes englobées, également Petit-Rechain. 

         
Adieu, notre branche de chêne et nos lions (Verviers), et Saint- Martin (Petit-Rechain). Les communes sont fières de leurs armoiries car ces dernières évoquent la plupart du temps, un glorieux passé. Le blason est un ensemble de signes distinctifs et d’emblèmes d’une famille noble ou d’une collectivité, telle que les communes. Comme dira Victor Hugo « le blason est une langue ; ce sont les hiéroglyphes de la féodalité ». Toutefois, tout n’est pas perdu. Les communes ont la faculté de tout recommencer à zéro, dans ce domaine ; elles se trouvent dans le cas où était une commune désireuse d’obtenir des armoiries, alors qu’elle n’en possédait pas encore, à savoir suivre ce processus administratif assez compliqué. Le Conseil communal arrête son choix sur tel blason ; il Communique sa délibération au Ministère de l’intérieur, en sollicitant l’autorisation officielle de porter ces armoiries.

          A son tour, le dit Ministère doit interroger les Archives Générales du Royaume, le Conseil Héraldique et le Ministère des Affaires Etrangères. C’est seulement alors qu’un arrêté royal peut accorder les armoiries sollicitées. Les conseils communaux ont donc plusieurs propositions possibles à présenter aux autorités supérieures :- Réadapter les anciennes armoiries de la commune absorbante pour la nouvelle entité issue des fusions ; c’est, à titre d’exemple, le cas de Liège, Seraing, Ostende, etc. - Soumettre un blason formé de l’imbrication de ceux des - communes fusionnées ; exemple Beersel qui dans son dessin reprend le chêne qui se trouvait dans les blasons des cinq communes fusionnées ; on cite aussi Tervueren. 

          La nouvelle commune de Stoumont a résolu le problème en intégrant dans son nouveau blason (1979) les armoiries des communes absorbées ; cela donne : « blason écartelé : au I, de gueules à une force renversée d’argent ; au II, Chevron : d’argent à une feuille de houx de sable mise en bande ; au III, La Gleize : burelé d’argent et de sable de 10 pièces ; au IV, Lorcé : d’argent à la croix de gueules, en abîme : Stoumont : d’or à la bande de gueules et à la bordure de même. - Héraldiquement parlant, il n’est pas toujours possible - d’imbriquer différentes armoiries ; l’on pourra composer un blason avec des juxtapositions. Exemple : Denterghem. Enfin, signalons pour notre arrondissement le cas d’Eupen qui, ayant perdu ses armoiries parce que cette ville a englobé Kettenis, tenait son blason d’un arrêté royal émanant du roi de Prusse en date du 21 décembre 1864.

          A présent, qu’en est-il du nouveau Verviers ? Parmi les communes englobées, seule l’ancienne commune de Petit-Rechain possédait des armoiries qui lui avaient été rendues par arrêté royal du 28 décembre 1840. Le blason de Verviers a été décrit dans notre tome I (p. 29). Quel est à présent la situation du nouveau Verviers ? A l’heure où ces lignes sont écrites, les autorités ne se sont pas encore prononcées. 

                               7. MONUMENTS ET SITES 

            Au cours des siècles, plusieurs monuments historiques et artistiques ainsi que des sites pittoresques ont été, soit démolis, soit dénaturés. Songeons, en tant que Verviétois, à l’Hôtel Biolley, demeure historique, place Sommeleville.


          

  Ajuste titre, le législateur s’est préoccupé de la conservation de ces précieux vestiges du passé. C’est le décret du 28 juin 1976 qui modifia la loi du 7 août 1931, régissant le classement des monuments et des sites de la région de langue française. Il contient 26 articles dont nous résumons l’essentiel. 


              Les monuments et édifices visés doivent présenter un intérêt d’ordre historique, social, artistique ou scientifique, afin d’être classés par arrêté royal, en tout ou en partie, et placés sous la protection de l’Etat. La procédure de classement relève du Ministère de la Culture suivant cette procédure : - soit d’initiative ; - soit sur proposition de la Commission royale des Monuments et des sites ; - soit sur demande de l’autorité communale intéressée ; - soit à la demande de toute personne intéressée, mais en ce cas la demande doit être appuyée d’une pétition dont les signatures sont ainsi fixées : 1 /500e de la population inscrite au registre de la commune, avec minimum de 300 inscrits.

            Ce ministre informe ses collègues de l’Aménagement du territoire et de l’urbanisme, de l’Agriculture et de la Justice, ainsi que la susdite Commission, le Gouverneur et l’autorité communale ; il en est de même du propriétaire ou titulaire de droits sur la construction en cause. Une enquête publique suit l’habituel circuit administratif : affichage, communiqué à la presse, libre consultation des documents, enquête par écrit et par séance amenant la clôture de l’enquête publique et la rédaction du procès-verbal. L’avis du conseil communal, dûment motivé, suit la filière : gouverneur, députation permanente, Commission royale et Ministère, le tout aboutissant à un arrêté royal de classement, qui sera notifié au propriétaire. 

            Comme on le voit, le législateur a été prudent : il faut éviter de classer des monuments qui ne le méritent pas, mais il faut aussi éviter d’ignorer ceux qui en sont dignes.Continuons l’examen du texte légal : l’arrêté royal ayant classé un monument, son propriétaire ne peut y apporter aucun changement sans y avoir été autorisé par un arrêté royal pris après avis de la Commission et du Collège des Bourgmestre et Echevins. 

          Pour ce qui est de la restauration ou de l’entretien d’un édifice classé, l’intervention de l’Etat, de la Province et de la Commune est prévu ; il en est de même de l’éventuelle expropriation dont les modalités sont fixées. Une procédure analogue est prévue pour la conservation des SITES qui présentent un intérêt d’ordre historique, social, esthétique ou scientifique. Le texte règle les indemnités afférentes aux servitudes découlant du classement, pour le propriétaire ; l’expropriation est prévue. 

         L’interdiction de placer des panneaux-réclames ou publicitaires, soit sur la construction, soit dans le site ainsi classé, ne donne lieu à aucune indemnisation. Enfin, une disposition règle le cas des objets mobiliers appartenant à l’Etat, aux Provinces et aux Communes ou établissements publics, dont la conservation s’impose sur le plan artistique, dans un intérêt national. La Commission royale des Monuments et des Sites est établie à Bruxelles, 30, rue Joseph II.

           La sauvegarde des monuments classés privés pose un grave problème financier tant pour l’Etat, limité dans ses interventions, que pour les propriétaires à qui les réparations et l’entretien sont de plus en plus onéreux ; on cite 108 millions au budget de la Culture française pour une soixantaine de châteaux classés. 

                                       8. LES SPORTS 

       Verviers a toujours compté, parmi ses habitants, des amateurs des différents sports : natation, football, tennis, etc. Il est normal, dès lors, que plusieurs rues évoquent les sports, à commencer par la « rue des Sports » à Stembert, puis l’« avenue du Tennis » à Heusy, la « rue du Vélodrome » à Stembert, le quartier dit du vélodrome à Énsival, etc.

       Une notice sur chacun des différents sports, implantés en notre ville, est donc un complément d’information nécessaire. 

       TENNIS : l’avenue du Tennis à Heusy et la « Bulle » à Maison-Bois sont l’occasion de décrire ce sport. 

       CYCLISME : la rue du Vélodrome (Stembert) évoque le vélodrome disparu.

       FOOTBALL : sous le titre « rue du Panorama », on trouvera l’histoire du 

       AVIATION : l’histoire de Verviers-Aviation figure sous le titre « Laboru »

.     NATATION : la description de la « rue de Mangombroux » est l’occasion d                         de parler de ce sport en notre cité.

     OMNISPORTS : un important stade communal Bielmont

      9. PROCESSUS DE DÉNOMINATION DES RUES 

          Sous le sous-titre « où choisit-on le nom des rues ?, notre tome I (page 13) a expliqué comment à l’origine c’étaient les habitants ou les riverains qui attribuaient des noms aux voies de communication et comment, dans la suite, sous le régime français (République et Empire) la dénomination des voies publiques devint le privilège exclusif des autorités communales ; on en arrive ainsi à l’arrêté royal du 18 décembre 1910 qui fixe des règles précises en la matière.

          Au fil des ans, tout en maintenant le rôle des autorités communales dans ce domaine, des précisions officielles complétèrent le processus d’appellation des rues ; elles font l’objet de circulaires émanant du Ministère de l’intérieur, des Gouverneurs de Province et des Commissaires d’Arrondissement. Sans prétendre reproduire intégralement tous ces textes - ce qui serait fastidieux -, il n’est pas dépourvu d’intérêt d’en extraire l’une ou l’autre directive ou instruction. 


         La compétence des autorités communales vise aussi bien la dénomination de nouvelles voies publiques que le changement de dénomination de voies existantes. Il est recommandé de puiser dans les données de l’histoire, de la toponymie et du folklore de la localité, et d’éviter de modifier les appellations existantes. L’attribution d’un nom de personne ne peut viser des personnes encore en vie. 

       L’autorisation de la Famille royale - via le Ministère de l’intérieur - est à solliciter afin de pouvoir attribuer à une rue le nom d’un membre de cette Famille. Il y a lieu d’éviter les dénominations qui présentent des similitudes occasionnant des confusions, des appellations analogues à celles de localités voisines, des noms qui pourraient susciter des critiques et entraîner des modifications ultérieures.

      Au terme du décret du 28 janvier 1974 (Moniteur du 12 avril 1974), toutes dénominations des voies publiques situées dans les communes francophones ne peuvent être modifiées qu’après avis de la section autonome française de la Commission royale des Monuments et des Sites, (rue Joseph II, 30,1040 Bruxelles) et de la section wallonne de la Commission royale de Toponymie et de Dialectologie, (21, Maria-Theresiastraat, 3000 Louvain).

     Les habitants doivent être consultés et donner leur agrément, ce qui doit être joint au dossier (Ministère de l’intérieur, 5 septembre 1957). L’avis du service local des Postes et de la Police est sollicité ; en effet, ceux-ci redoutent les ressemblances de dénomination qui peuvent provoquer des erreurs dans la remise du courrier, l’appel du 900 ou du 901, etc.

     Enfin, aux termes d’une circulaire en date du 12 janvier 1966, de M. le Gouverneur de la Province de Liège, les plaques indicatrices font l’objet de diverses précisions : un matériau plus durable et plus esthétique est l’aluminium, l’acier galvanisé, le plastic ou le résopal ; des lettres blanches sur fond bleu foncé constituent la meilleure teinte, tandis que la dimension est de 51 x 15 cm ; l’indication doit être répétée aux croisements. Terminons par un vœu personnel : comme cela se fait dans plusieurs communes du pays, nous aimerions voir nos plaques indicatrices ornées, au coin droit du rectangle, des armoiries de Verviers ; outre le caractère historique et esthétique, cela fournirait une indication au passant qui saurait ainsi exactement s’il se trouve toujours sur la territoire de Verviers. 

                      10. NOUVELLES DÉNOMINATIONS

               Les fusions de communes font que les nouvelles entités comprennent des voies de communication portant la même dénominations; cette homonymie n’étant pas possible, les administrations communales ont été confrontées à prendre cette décision : en cas d’homonymie, laquelle des rues en cause conserve-t-elle son appellation ? Quelle nouvelle dénomination reçoit (ou reçoivent) les artères homonymes.?

             Entretemps, nous souhaitons que l’édilité s’inspire en la matière, du souci de maintenir les noms folkloriques et en cas de nouvelle appellation, de choisir des noms valables. En matière de dénomination des rues, l’humour ne perd pas ses droits. 

         C’est ainsi qu’à Liège, deux rues de Bressoux ont subi ces deux modifications : la rue de l’ Epargne est devenue rue des Martyrs (sans doute s’agit-il du petit épargnant ?) et la rue Emile Vandervelde fait place à la rue de... Porto (à votre santé !). * * * 

                                                       HEUSY



       Aux termes de la loi sur les fusions de communes, Heusy est englobée dans la ville de Verviers, à partir du 1er janvier 1977. 

      Un recensement effectué parmi sa population avait décelé un pourcentage de 97 % d’opposants à cette fusion ; cette opposition se manifesta avec sérénité et se maintint sur un plan académique, ce qui ne fut pas le cas 140 ans plus tôt, lorsque Heusy, section de la commune de Stembert, revendiquait son érection en une commune distincte. 

        La nouvelle commune (1837-1976) Le 6 septembre 1836, les habitants adressent une pétition au Roi ; Heusy qui compte 745 habitants et 131 maisons est éloigné de Stembert et constitue déjà une paroisse distincte ; il doit donc devenir également une commune. 

        Mais il y a Mangombroux : ce hameau est dans la vallée, entre Stembert et Heusy ; dans une lettre adressée aux Membres de la Chambre des Représentants, ses habitants font entendre, en termes parfois très agressifs, un tout autre son : proches de Stembert, il veulent demeurer au sein de cette commune. 

         Ensuite, des membres du Conseil communal de Stembert, demeurant à Heusy, réfutent, à leur tour, les arguments soulevés en faveur de l’érection de Heusy en commune séparée, mais une contre- offensive émane de trois Heusytois de vieille souche ; cela donne lieu à des polémiques violentes entre partisans et opposants, que publie le « Nouvelliste » (24 et 25 octobre 1836). Les partisans l’emportèrent : le Conseil provincial (15 juillet), la Chambre des Représentants (16 novembre), le Sénat (21 décembre) et enfin une loi sanctionnée par le Roi, (31 décembre 1837) détachent le hameau de Heusy, de Stembert et l’érige en commune distincte ; le ruisseau de Mangombroux constitue la limite entre les deux communes.
         


 Le premier bourgmestre, nommé par A.R. du 11 octobre 1838, fut Jacques-François Hanlet ; démissionnaire fin 1842, il mourut le 16 octobre 1873, à l’âge de 84 ans, en son château de Séroule ; sa famille est citée sous les titres avenue Hanlet, place de l’église (cimentière), rue de Séroule.notice biographique d’autres bourgmestres ou de Heusytois célèbres. 

               Un peu d’histoire Avant de jeter un coup d’œil sur l’histoire de la nouvelle commune, penchons-nous sur son passé. 

              
            Sans doute, son histoire est-elle liée à celle de Stembert : ban de Verviers, pays de Franchimont, principauté épiscopale de Liège. En 1591, la paroisse de Stembert (donc le hameau de Heusy y inclus) est détachée de celle de St-Remacle, et en 1652, lors du démembrement du ban de Verviers, Stembert fut amené à s’administrer séparément.

             La distance qui séparait les Heusytois des églises paroissiales de Verviers et de Stembert, les amenèrent à solliciter avec insistance, la construction d’un oratoire : le 17 avril 1714, le Prince-Evêque de Liège, 

Joseph-Clément de Bavière, autorise l’édification de la chapelle qui sera décrite sous le titre « place de l’Eglise ». Devançant de trois ans la séparation de la commune de Stembert , l’érection de Heusy en paroisse date de 1834. On sait peu de choses concernant ce hameau perdu sur l’itinéraire séculaire de Verviers à Theux. En 1862, des vases gallo-romains furent mis à jour dans une prairie de Grégoire Laoureux, près de l’école communale. 



          TOPONYMIE  « a heûzi », en wallon, est un dérivé de « houx » avec un suffixe latin ; on trouve dans la région de Francorchamps « a heûsi », ce qui est aussi le nom du houx. 

          Le village apparaît sous ces variantes : Hosières, Heusier, Hosier, Husis, Husies, Husier. EVOLUTION De toute ancienneté, le territoire de Heusy comporta des terres affectées aux cultures, comme aussi des prés et des prairies pour le bétail. 





         A la seconde moitié du XVIe siècle, comme aussi au siècle suivant, nombre de petits cultivateurs heusytois s’adonnaient à domicile et surtout l’hiver, à la fabrication de clous destinés à l’exportation vers la Hollande et l’Allemagne. 

         Au fil des temps, la nouvelle commune allait devenir surtout un lieu résidentiel ; de nombreux Verviétois s’y bâtissent une seconde résidence.


           LES BOURGMESTRES voir « rue de la Maison Communale », il est parlé des bourgmestres. 

           LA PAROISSE voir la rue « Place de l’Eglise », vous trouverez   des renseignements relatifs aux curés de la paroisse. 
          HYDROGRAPHIE Elle est pratiquement inexistante, Heusy se trouvant sur un plateau éloigné des vallées de la Vesdre, Mangombroux, Sécheval, etc. Quelques ruisseaux y ont leurs sources : Roitte ou Rwettes, Séroule, Rouheid, etc. Les fontaines, antérieures à la distribution d’eau (1901) sont citées, pour la plupart, dans les rues où elles se trouvaient. 

                                       DIVISIONS ET LIMITES DE LA COMMUNE 

         En sa séance du 13 juillet 1880, le Conseil communal répartit en neuf, les différents quartiers de la commune : - Centre - Bouquette - Ferme de Jean-Gôme - Thiervaux - Rouheid - Section de Mangombroux - auxquels il y a lieu d’ajouter : Quartier des Boulevards - Séroule et Beausinchamps. 
 

Beausinchamps se trouvait là où est aujourd’hui la rue des Déportés ; la « cense des Beguennes » appartenait aux religieuses Conceptionnistes dont le couvent se situait au droit de Crapaurue à Verviers, à proximité de la Cour Kaison (cfr cette rue). 

        

        Par la suite, de laborieux pourparlers entre les Administrations communales de Verviers et de Heusy, aboutirent à des cessions de territoires sanctionnés par le Roi le 3 mai 1904 : Heusy cède à Verviers (qui venait de créer le quartier des Boulevards) un ensemble de rues avoisinant la propriété de Séroule, c’est-à-dire les trois derniers quartiers précités : rue du Ramier (aujourd’hui de la Marne), de Bruxelles (Déportés), Grétry, de Liège, avenue Peltzer et la moitié de la rue de Franchimont. 


       Par contre, Heusy reçut l’avenue Hanlet, à l’exception du côté Nord, à l’intersection de cette avenue avec la rue d’Arlon (aujourd’hui Herla), l’avenue de Spa et la chaussée de Heusy. 

       Sans doute, ces modifications de « frontières » ont-elles perdu toute actualité du fait de la fusion de Heusy avec Verviers ; les rues en cause font partie aujourd’hui du territoire de Verviers. Pour la « petite » histoire, on retiendra que les transferts de rues ainsi rappelés, expliquent comment huit rues ont reçu le 5 août 1876, leur dénomination du Conseil communal de Heusy: la « rue » de Spa devient « avenue » de Spa. la rue du Ramier devenue rue de la Marne . la rue du Naimeux, alors appelée « de » Naimeux. la rue de Franchimont,  la rue des Etangs,  l’avenue Peltzer . l’avenue Victor Nicolaï,  l’avenue Hanlet. 

         Ces trois derniers noms rappellent le souvenir des protagonistes du nouveau quartier des Boulevards qui venait d’être créé.,

 VERS LE PROGRÈS

        L’éclairage de l’agglomération, nul jusqu’en 1878, se fit au moyen de lampes à pétrole jusqu’à l’adoption de l’éclairage électrique décidée en 1899. 

       
Mais une date reste mémorable dans le développement de la commune : le 26 mai 1901. Simultanément, et en présence de hautes autorités (gouverneur Pety de Thozée, sénateurs Simonis et Davignon, bourgmestre Alex. Deru, etc), sous des arcades fleuries, il fut procédé à une triple inauguration de l’éclairage électrique (alimenté par la petite usine de force située rue de l’Usine  et le premier tramway électrique de la S.A. des tramways verviétois.

     Un somptueux banquet (comme en faisaient nos ancêtres) et un prestigieux feu d’artifice succédèrent aux discours officiels, (cfr rue A. Deru). 

ARMOIRIES La commune de Heusy ne dispose pas d’armoiries.  

ENSEIGNEMENT
             Ce qui a trait à l’enseignement est décrit sous le titre des rues où sont installés les locaux scolaires. Il en est de même des nombreuses sociétés d’agrément qui fleurissaient à Heusy. Souvenir» de Vervies, - Place du Congrès,

Section de MANGOMBROUX 

         Mangombroux n’a jamais constitué une commune ; la vallée du ruisseau du même nom donna naissance au chemin partant de Verviers et bifurquant à hauteur de l’église actuelle, soit vers Jehanster, soit vers Jalhay. Le hameau s’est peuplé petit à petit ; l’allée bordée d’arbres s’est transformée en rue ; le ruisseau est voûté sur quasi la totalité de son parcours ; les prairies ont fait place aux habitations. 

        A la limite de Verviers, avant les fusions, à hauteur de la rue Wiony (Stembert), on entre sur le territoire de Heusy par la rue de l’Agolina et l’avenue Astrid jusqu’à la rue Fontaine-au-Biez, parallèle au ruisseau de Mangombroux, où notre voie vers Jehanster porte le nom de rue Jean Kurtz. Ces artères sont décrites sous leurs noms respectifs, dans l’ordre alphabétique. 

        Le hameau de Mangombroux s’intègre donc dans l’histoire de Stembert dont il fit partie durant plusieurs siècles. Lorsque Heusy fut érigé en commune distincte (1837), la question se posa : Mangombroux resterait-il à Stembert ou passerait-il à Heusy ? On recourut en haut lieu à un processus séculaire : un cours d’eau constituerait la limite entre les deux communes. C’est ainsi que la rive Nord du ruisseau de Mangombroux échut à Stembert et la rive Sud à Heusy. 

        Le 5 avril 1855, le Conseil communal de Heusy définit la « section » de Mangombroux en ces termes : « toutes les habitations situées au Nord de l’ancien chemin de Verviers à Jehanster  y compris la maison de Henri-Jean-Joseph Kaison et Jean-François Magis, à Rouheid, à proximité du château . La « section » de Mangombroux figure également parmi les neuf quartiers de la commune faisant l’objet de la répartition énoncée par le Conseil communal de Heusy en date du 13 juillet 1880. Le 28 septembre 1900, ce conseil crée une avenue de Heusy.

        Le problème de la distribution d’eau fut résolu par un accord avec Verviers pour raccorder Mangombroux à la Gileppe.


 HYDROGRAPHIE 
                Il n’est pas dépourvu d’intérêt de donner un aperçu sur les cours d’eau qui sillonnent la partie Sud-est du nouveau Verviers 1977 ; plusieurs d’entre eux d’ailleurs ont donné leur nom à des rues décrites dans ce dictionnaire : Mariomont, Cossart, etc. 

        Le ruisseau de Pelles descend du Faweux, parallèlement à la route de Jalhay en direction Sud ; il la traverse à la borne 2, reçoit le Mariomont, se réunit au ruisseau de Mangombroux qui vient de Jehanster. 

       Le Mariomont (ou Sécheval) descend du bois de ce premier nom ; il a pour affluent le Cossart qui vient de la Louveterie et a lui-même reçu le ruisseau de Grand Pré. 

LE QUARTIER DES BOULEVARDS
               Il constitue un des neufs quartiers de la commune tels que les définit le Conseil communal de Heusy en sa séance du 13 juillet 1880. Il jouxte Verviers-Nord et avant les fusions, il recouvrait en partie Verviers et Heusy, notamment au domaine de Séroule. Lorsque le roi Léopold II procéda à l’inauguration du Barrage de la Gileppe (29 juillet 1878) (cfr rue Ortmans ) l’édilité verviétoise lui proposa un programme extrêmement chargé puisque c’est seulement à 23 heures qu’il regagna Bruxelles par la gare de Verviers-Ouest.

       Le cortège royal gagna la rue du Parc où l’« Immobilière Verviétoise » venait d’achever le quartier résidentiel de Séroule, appartenant à la famille Hanlet. Le souverain est reçu par la Commission de l’immobilière dont le porte-parole sera le président, M. Renkin-Hauzeur. Accompagné de MM. Renkin et Peltzer, le président rappelle que la ville de Verviers étouffait, comprimée dans une étroite vallée ; elle est en pleine expansion ; une parfaite entente avec les Verviétois propriétaires des terrains, MM. Hanlet, Peltzer et Nicolaï, a permis à la ville l’acquisition de quelque 100 hectares où sont tracées de larges avenues plantées d’arbres constituant un espace vert. 

        Le terrain offrait des difficultés d’adaptation : dépression à combler et fortes rampes à abaisser ; l’orateur loue l’habileté et l’expérience de Victor Besme (à qui Lambermont consacrera plus tard une rue) ; la population pourra venir respirer le bon air et admirer le paysage. Le promeneur y trouvera un lieu de repos, avec des ombrages, des bancs pour se reposer. Enfin, le président annonce à Sa Majesté qu’en souvenir de sa visite et avec sa permission un endroit recevra l’appellation de « Repos du Roi ». 

          Par la suite, la dénomination devint place Albert Ier.C’est également à cette occasion que trois artères reçurent le nom des propriétaires que le président de l’« Immobilière » venait de magnifier, à savoir les familles Hanlet, Nicolaï et Peltzer. 

SÉROULE Il faut se remémorer ce qu’était le domaine de Séroule aux temps passés, c’est-à-dire avant son morcellement et l’ouverture des avenues qui le quadrillent aujourd’hui ; la rue de Séroule (Verviers) et la rue de Séroule (Ensival) sont symptomatiques à cet égard ; elles sont une survivance de l’étendue boisée, avec le murmure du ruisseau de Séroule, qui couvrait tout le plateau de ses quelques cent hectares ; l’entrée se trouvait chaussée de Heusy, là où débouche la rue de Séroule. 

         C’était une propriété de la famille de Goer de Herve, qui, originaire de cette ville, joua, par ses différentes branches, un rôle important dans nos contrées (par exemple Henri-Thomas à la seigneurie de Jehanster, 1705). Pendant la période troublée de la Révolution, un faux bruit se répandit à Verviers : le châtelain aurait introduit des hommes armés à Séroule ; il n’en était rien, mais des émeutiers saccagèrent le château (20 sept. 1790) malgré les appels au calme d’une délégation du magistrat (Chapuis et Jardon). 

       Clément Simonis hérita (1835) de la propriété (100 ha), par sa mère, née de Goer de Herve ; le château avait été modernisé en 1826. 

        La famille de Goer de Herve s’appelait de Herve dont elle est originaire. Jacob de Herve eut un fils, Jean, qui fut bourgmestre de Verviers ; c’est son fils Henri qui adjoint « de Goer » au patronyme « de Herve » ; il fut échevin de la souveraine cour de Liège et reçut le titre de chevalier du Saint Empire en 1690 ; par la suite (1719) cette famille reçut le titre de baron ; enfin, c’est en 1822 qu’elle bénéficia d’une reconnaissance de noblesse. Il semble que cette ancienne famille soit aujourd’hui éteinte, car elle ne figure plus au dernier tome de l’« Etat présent de la Noblesse belge » (1962).

         A propos du château de Séroule, un chroniqueur nous précise « il fit augmenter une cense que son père avoit fait bâtir entre Heu-zier et Ensival et la constructionnat en chateau appelé le chasteau de Séroule ».

         En 1842,64 hectares sont achetés par Marcel Hanlet et en 1875, 28 Ha par des religieuses Ursulines allemandes.Le quartier de Séroule figure parmi les neuf quartiers de la commune que le Conseil communal de Heusy dénombre le 13 juillet 1880.

        Séroule est intimement mêlé à la famille Hanlet dont il est parlé plus abondamment sous le titre « avenue Hanlet ». Actuellement, le château a été acquis par l’Etat qui y a installé le « Centre Culturel et de Formation d’Animateurs ». Enfin, la toponymie est muette sur l’origine du mot Séroule, aussi orthographié Séroulle (1667) et Séroûle, dès le XVe siècle. 

         Cet aperçu historique de l’histoire de Heusy facilite la compréhension de l’histoire de chacune de ses rues et évite de se répéter lorsqu’un même fait est commun à plusieurs artères.  




Petit-Rechain                   lien direct


    

     .                            




























Introduction 

         Le premier contact du visiteur sera la lecture de la plaque indicatrice apposée place communale, dans ce parc accueillant, avec ses bancs, sa verdure, son calme reposant ; d’une excellente facture, cette plaque au fond métallisé argent, aux lettres et lisières bleu foncé, ornée des armoiries de St-Martin, précise la lointaine origine de la commune qui vient de disparaître en ces termes : « Place de Petit-Rechain, village dès le IXe siècle, commune dès le XVIIe siècle, fusionnée le 1-1-1977 avec d’autres communes pour devenir Verviers ».
                      
   


              Ce fut en effet le 13 juin 888
 qu’Arnould  de Carinthie, roi d’Allemagne, puis empereur, confirma la donation faite par l’empereur Lothaire II  qui régna de 855 à 869 - à l’église Notre-Dame du palais royal d’Aix-la-Chapelle de la none de 43 villae (établissements, domaines agricoles) parmi lesquels celui de Richeim. 

        







     

        
            En partant de cette première explication, esquissons les principales étapes de l’évolution de Petit-Rechain ; cela est indispensable pour comprendre la signification de maints noms de rues.

           Rappelons que nous n’avons nullement la prétention de nous substituer aux érudits historiens de la région ; nous orienterons le lecteur qui désire recevoir plus qu’une vulgarisation, vers les travaux spécialisés que nous citons dans nos diverses bibliographies. 

           C’est ainsi que, fidèles à notre type de présentation, rue par rue, nous décrivons sous leur titre respectif, le château et les châtelains, l’église et ses curés, la maison communale et ses maïeurs, le pilori... et ainsi de suite. 

          GENERALITES 

TOPONYMIE En examinant de plus près la toponymie Richeim, on s’aperçoit qu’il s’agit d’un domaine agricole appartenant à un personnage du nom de Frèdèrick', par aphérèse, ce nom évolua en Rick, augmenté du suffixe heim, qui signifie l’habitat, la demeure du propriétaire du domaine. 

        De là les formes évolutives : Richem (1143), Richen (1305), Rycken (1391), Richain (1650), Rechain (1769). DES ORIGINES A LA REVOLUTION (1789) C’est ainsi qu’aux alentours de la « villa » (exploitation agricole franque) naquit et s’agrandit une agglomération qui, dès le XIIe siècle, partagera les destinées du duché de Limbourg , dont elle relève, partie intégrante du ban de Herve. Son territoire couvrait celui des communes que nous avons connues jusqu’aux fusions de 1977 : Grand-Rechain, Petit-Rechain, Lambermont, Wegnez, Dison et Hodimont. 

       Le duché fut pratiquement indépendant du milieu du XIe siècle à la fin du XIIIe et la défaite de Woeringen (1288) qui amena l’union au Brabant ne suscita aucun changement. 

        En 1599, le ban de Petit-Rechain connut le régime des seigneurs particuliers dits gagiers ; le seigneur ne possède pas sa seigneurie en fief mais en gage ; le véritable seigneur peut réclamer la seigneurie en remboursement de l’engagère. 

       Dans les modifications territoriales qu’entraînait toute succession, une scission vit deux Rechain : le « grand » comme l’indique son appellation et le « petit » qui seul nous intéresse ; cette étude visant seulement Petit-Rechain.

 DE L’ANNEXION A LA FRANCE A NOS JOURS 

      Comme toute notre région, Petit-Rechain vécut les événements militaires et politiques de la fin du XVIIIe siècle : entrée des Français, retour des Autrichiens et annexion à la France (décret de la Convention du 1er août 1795). Petit-Rechain comptait 901 habitants établis sur une superficie de 878 hectares.

     Le régime français amena le démembrement de la commune. Au cours des siècles, une industrie au développement croissant avait transformé Dison et Hodimont tandis que Petit-Rechain-centre demeurait une localité agricole ; déjà en 1748, des tentatives de sécession (supplique à Marie-Thérèse) furent faites, mais vite enrayées. 

     En digression, il est intéressant de constater que le même phénomène se présenta pour Francomont vis-à-vis de Lambermont. Mais, alors qu’ici il y eut toujours un échec (cfr. Francomont) la séparation administrative se produisit pour Hodimont le 9 août 1783 et pour Dison, en 1798.

      Au XIXe siècle, Petit-Rechain connut une expansion de l’industrie tout comme Verviers, Dison, Ensival ; seul le déclin de cette industrie dans la seconde moitié du XXe siècle effaça tant de noms sympathiques qui résonnent encore à nos oreilles : Bragard-Baser, Massin, Chaumont, etc. 

      L’activité de Petit-Rechain fut toujours plus particulièrement agricole ; aujourd’hui s’est substituée à l’industrie lainière disparue, la variété des entreprises mentionnées sous le titre « rue du Parc ». L’altitude moyenne du village est de 300 m.

        Lors des fusions, la commune était limitée par celles de Dison, Verviers, Lambermont, Grand-Rechain et Chaineux.

 CIMETIERES Le champ de repos voisinant, comme ailleurs, avec l’église paroissiale, fut fermé en 1824 ; une prairie offerte par Pierre-Denis de Neuville le remplaça ; derrière le local de la Moinerie, à Fond de Vaux, on trouve aussi une nécropole et enfin, il y a celle installée rue du Tillet.

 HYDROGRAPHIE Situé sur un plateau, le village n’offre guère un ensemble de cours d’eau important. On citera le ruisseau de Gelée, celui des Waides (cfr. cette rue) qui sort d’une fontaine, arrose le village puis, devenu souterrain, se jette dans le ru de Dison ; aux confins de la commune, le ru de la Baleine ou de la Rochette ou de Pétaheid se jette dans la Vesdre au lieu-dit Pilate, près de l’ancien Hospice de Béribou.

 POPULATION De 901 habitants à la Révolution (1789) on en comptait 2.927 à la fusion (1977). 

ARMOIRIES Déjà en 1702, un sceau de la seigneurie était à l’effigie de saint Martin découpant son manteau ; une biographie de ce patron de la localité est donnée aux paragraphes relatifs à l’église. Enfin, un arrêté royal du 28 décembre 1840 consacra ces armoiries qu se lisent : « d’azur à un saint Martin au naturel, Vécu timbré d’une couronne d’or ». 



                                                        Lambermont


                                                                  GENERALITES

                     Lambermont faisait partie du Duché de Limbourg situé dans la subdivision de ce duché que l’on appelait Quartier wallon ou Ban de Herve. Lambermont en occupait la partie méridionale touchant au marquisat de Franchimont. 

              Lambermont présente une analogie avec Andrimont et Stembert : ces trois localités sont des villages ruraux, mais par contre là où leur territoire borde la Vesdre, l’industrialisation du XIXe siècle a transformé leurs hameaux riverains en quartiers urbains, avec usines et habitations. 

             C’est ainsi que l’« ELAHAN » (presqu’île formée par la boucle de la Vesdre récemment comblée) dont la dénomination se mua, au cours du temps, en « Ile-Adam », perdit son aspect rural, avec son vieux moulin (1609) pour devenir le quartier industriel que lui conféra l’élargissement du chemin primitif qui allait devenir la « rue Victor Besme » plus abondamment décrite sous ce titre. 

           Toujours sur les bords de la Vesdre, mais plus à l’Ouest, la rive nord de la rivière, au XVIIIe siècle les anciens hameaux de Franco- mont et de Francval, se verront urbanisés par l’érection d’usines tex¬tiles, à l’instar d’Ensival et la construction de résidences cossues ; leur description est détaillée sous les titres de Pont Sauvage, rue Francomont et rue Francval. 

           C’est en 1797, quand notre pays était annexé à la France, que Lambermont fut détaché de la seigneurie de Grand-Rechain (duché de Limbourg) pour constituer une commune distincte, ce qui fut son statut jusqu’à la fusion avec Verviers, le 1er janvier 1977. Les premiers siècles d’existence de Lambermont se confondent donc avec l’histoire de Petit-Rechain traitée sous ce dernier titre. L’origine de Lambermont remonte au XIIe siècle ; le hameau est cité en 1131, avec 12 familles (Feller). 

             Il doit son nom à mont de Lambrecht , devenu Lambert (en wallon Lambiermont) ; comme cela est fréquent dans nos régions frontières, il s’agit d’un toponyme mêlant un nom de personne germanique à un nom de lieu roman. 

LES BOURGMESTRES Depuis le début du XIXe siècle jusqu’aux fusions de communes, Lambermont compta les bourgmestres suivants : 

Mathieu-Joseph Fassin (1759-1829) : agent et officier municipal sous le régime français, il fut maire puis bourgmestre depuis 1800 jusqu’à sa mort, le 14 octobre 1829. 

Aubin-Joseph Sauvage (1802-1871) : né à Ensival, fils d’Aubin- Joseph, époux de Mélanie Cornet, il devint bourgmestre le 25 mai 1830 et fut aussi conseiller provincial et présida le tribunal de commerce de Verviers.

 Louis Angenot : fut bourgmestre de 1836 à 1854. Aubin-Joseph Sauvage : fut de nouveau bourgmestre de 1855 jusqu’à sa mort (1871). 

Victor-Nicolas-Henri-Joseph Sauvage (1836-1902) : fils du précédent, fut le troisième bourgmestre de ce nom ; époux d’Emma-Marie Kaison, conseiller communal (1871) puis bourgmestre, il démissionna en 1878 pour être réélu l’année suivante. La famille Sauvage compta donc trois bourgmestres. Son patronyme est également cité sous les titres de « thier et pont Sauvage » et la rue de ce nom à Ensival. 

Auguste Levaux : bourgmestre depuis 1895, il le resta jusqu’à sa mort (1899) et bénéficia d’une concession au cimetière de la part du conseil communal.

Jules Nyssenne-Dehaye : fut bourgmestre du 17 novembre 1900 jusqu’à sa mort le 3 décembre 1909. 

Nicolas Dubois : fut bourgmestre de 1909 à 1919. Charles Bertrand : est nommé bourgmestre en 1920. 

Isidore Gouvy : fut bourgmestre de 1933 à 1947. Gaston Heck : fut bourgmestre de 1947 à 1953 : fut bourgmestre de 1953 à 1955. 

Jean Koch : fut bourgmestre de 1955 à 1967. 

Léon Debatisse : fut bourgmestre de 1967 à 1974 (jusqu’à son décès)

 Albert Delaive : fut bourgmestre de 1974 à 1976. 

                    ARMOIRIES 

          Lambermont constituant un hameau de la seigneurie de Grand- Rechain et ayant acquis son autonomie communale seulement le 15 février 1797, ne dispose pas d’armoiries.

        Son administration communale utilisa successivement des cachets correspondant au pouvoir du moment : mairie de Lambermont, république puis empire ; gouvernement du Bas-Rhin et du Rhin (1815-15) ; perron liégeois (1816) plus texte flamand ; depuis 1830, notre devise « L’union fait la force ».   
     
         Ici, comme ailleurs, le développement de l’enseignement se fait par étapes : en 1838, un instituteur forme les élèves à son domicile ; un terrain est acheté (1863) pour y construire une école qui sera agrandie par la suite ; 1891 voit la création d’une école de filles, l’enseignement ayant été mixte jusque là ; cette école est doublée d’une section ménagère. Le 11 avril 1976, l’exhaussement des classes et l’agrandissement du préau des garçons furent exécutés. 

        Le dernier agrandissement a été décidé par le conseil communal de Lambermont et l’ouverture des soumissions a eu lieu le 30 novembre 1976. LA PAROISSE Elle fut érigée en décembre 1803.

      Le patron de la paroisse, saint Bernard, fait l’objet d’une biographie sous le titre de la rue qui porte son nom. Une patronne secondaire est Sainte Balbine ; fille de saint Quirin, tribun militaire, au IIe siècle, elle et son père furent baptisés par saint Alexis ; lors de la persécution de l’empereur Aurélien, elle fut décapitée à la Via Appia, au lieu-dit « cimetière de Ste Balbine », on la fête le 31 mars. 

 L’EGLISE Le premier projet de construction d’une église correspondant, par sa dimension, à l’accroissement de la population vit le jour en 1890 mais rencontra certaines oppositions au sein du conseil communal ; un nouveau projet fut établi en 1895 et donna bientôt lieu aussi à des divergences de vues concernant l’emplacement du nouvel édifice : l’ancien emplacement ? sur les Joncs ? ou plus au centre ? celui que nous connaissons aujourd’hui. 

         Des discussions eurent encore lieu : plus de largeur, achat d’un terrain voisin, dons à solliciter, avis de la députation permanente et de la commission des Monuments et des sites, etc. autant d’éléments qui conduisirent à l’établissement de nouveaux plans, à l’ouverture des soumissions (1897 : entrepreneur Goffin, de Verviers), autorisation de bâtir (A.R. du 6 février 1897) et enfin pose de la première pierre le 12 mai 1897.

          L’ancienne église de Lambermont Datant vraisemblablement de 1890, cette photo permet de voir l'ancienne église de Lambermont, qui était située au-dessus de l’actuel terminus de la ligne d’autobus n° 7.




 
             Son caractère campagnard est nettement plus affirmé que dans l’église bâtie ensuite un peu plus haut dans le village et qui est un remarquable point de repère dans le paysage. 

            Due à l’architecte Lambert Randaxhe, de Verviers, elle est en style gothique et ornée du mobilier de l’ancienne chapelle, notamment des statues de St-Bernard et de Ste-Balbine ; la consécration eut lieu le 7 mai 1898 ; des orgues (1906) et des cloches complétèrent l’édifice. 

LES CURES DE LA PAROISSE Les prêtres suivants assumèrent la conduite de la paroisse : 
1803-1807 : Mathieu David, religieux du Val St-Lambert.
1807-1820 : Jean-Henri Baland ; il avait été vicaire à Verviers (St-Remacle) et à Hodimont et mourut à l’âge de 80 ans. 
1820-1843 : Pierre-Jean-Joseph Delcour, issu d’une famille lambermontoise, fut vicaire à Dison et mourut âgé de 50 ans.
1843-1853 : Pierre Huppen, originaire de Clermont, fut vicaire à Liège (St-Denis) et Directeur spirituel de l’hospice des hommes incurables ; il mourut à l’âge de 52 ans. 
1853-1888 : Jean Rahier, d’Olne, professeur à St-Roch, vicaire à St-Jean-Sart, à Verviers (Ste-Anne) et à Herve. 1888-1890 : 
Jean Herzet, de Froidthier, vicaire à Herve, curé à Verviers (St-Antoine), doyen à Verviers, puis vicaire général, décédé en 1914. 1890-1923 : 
Nicolas Scheen, né à Henri-Chapelle (1858) professeur à Waremme, vicaire à Liège (St-Christophe), retraité, il fut aumônier au sanatorium Ste-Elisabeth à Heusy et au couvent des Clarisses, rue Entre-les-Ponts. 1923-1952 :
Joseph Baria, de Polleur, professeur à Stavelot et à Visé (St-Hadelin), curé de Pailhe ; il était invalide de guerre et portait une grande estime à ses frères d’armes. Prédicateur de talent ; sous son pastorat la neuvaine de St-Bernard et la magnifique crèche prennent une ampleur qui dépasse de loin les limites de notre arrondissement. 1952 à ce jour :
 Félix Wankenne, fils du Docteur Paul Wankenne de Verviers (médecin d’une grande affabilité et d’une rare conscience professionnelle) ; ce prêtre compte trois frères religieux : deux Jésuites et un Bénédictin.

EVOCATION FOLKLORIQUE Quelles que soient les raisons qui ont provoqué les fusions de communes (1977), elles ont suscité une nostalgie bien
 compréhensible chez bon nombre d’habitants des communes ainsi disparues, administrativement parlant. 



                                 POLLEUR 

        Comme on l’a déjà expliqué, c’est dans leur superficie totale que les cinq communes périphériques (Ensival, Heusy, Lambermont, Petit-Rechain et Stembert) ont été réunies à Verviers, par suite des fusions de communes (1977). Il y a lieu d’y ajouter une faible portion du territoire des communes de Theux et de Polleur. 

        De plus, la commune de Polleur a été englobée par Theux qui a également absorbé La Reid ; de ce fait Theux compte au 1er janvier 1977 une population de 8.705 habitants, soit 4.258 hommes et 4.447 femmes. Verviers et Theux ont donc aujourd’hui une limite commune ; ce sont deux communes sœurs, car pendant des siècles, elles constituaient chacune un des bans du marquisat de Franchimont, dans la principauté de Liège.

        Theux est déjà cité en 814 sous le nom de Tectis, « aux toits », et de son histoire émerge l’épopée des 600 Franchimontois (1468) ; lorsque l’on construisit les lignes ferroviaires, Pepinster, tête de ligne de Spa, prit de l’importance et fut érigé en commune (1850) distincte de Theux dont il fut détaché. 

        Polleur qui avait déjà une limite commune avec Verviers, est un très ancien village ; tant sa rivière, tout comme son agglomération primitive, sont déjà citées en 898 sous le nom de Poleda, puis Poulleur (1314) que l’on fait remonter à une racine germanique politja, pôl, flaque, à rapprocher de Poelkapelle et Pulderbosch. 

      Mais, c’est surtout le Congrès de Polleur qui illustra ce village : le 26 août 1789, les députés du marquisat de Franchimont y tiennent, dans une prairie, une libre assemblée nationale qui siégea durant sept séances, avant d’émigrer à Theux et fut à la base de la révolution liégeoise. Aujourd’hui, c’est l’aspect touristique qui prévaut : le Trou Colas, le Stanneux, le vieux pont, etc, sans oublier le folklore de la bête de Stanneux et la fête du Coucou. 

        Enfin, le promeneur apprécie également le pittoresque village de Jehanster qui dépendait de la commune de Polleur après avoir été, durant plusieurs siècles, une seigneurie qui relevait de la cour féodale de Liège, au ban de Theux. Parmi les familles qui détinrent cette seigneurie on relève particulièrement les de Goer de Herve, qui nous sont connus comme propriétaires du Château de Séroule. 

    Passons aux précisions relatives aux rues ainsi cédées à la Ville de Verviers. La portion issue de Theux est infime ; il semble que l’on ait tenu à ce que le champ d’aviation, futur aérodrome de Verviers, soit situé sur le territoire de cette ville ; nous en parlons plus en détail, sous le titre « Laboru ». La population ainsi transférée compte 70 hommes et 60 femmes, soit 130 habitants, au 1er janvier 1977.

     Elle est domiciliée dans les rues du Beau-Site, Belle-Vue et la chaussée d’Oneux, qui vont être décrites chacune dans l’ordre alphabétique.

      Plus copieux est le transfert en provenance de Polleur ; un territoire de 341 hectares comptant, au 1-1-77,1.159 habitants (573 hommes et 586 femmes). Il vise les voies de communication suivantes : rue Georges Albert, rue Beau Vallon, rue Belle-Vue, rue de la Boverie, rue de la Bouquette, rue Victor Close, avenue Edouard Cordonnier, avenue Roger Dejardin, avenue Alexandre Deru, rue Jules Dohogne, rue des Faweux, route de la Ferme Modèle, rue de Filanneux, route de Jalhay et route du Bois de Jalhay, rue et chemin du Jonckeu, rue de la Libération, route d’Oneux, chemin de Ramecroix, rue des Saules, rue Transvaal. Ici aussi, ces artères vont être décrites par ordre alphabétique. 

                                                HYDROGRAPHIE 

        Elle s’interpénètre entre Verviers, Stembert et Jalhay, si bien qu’une description de ces cours d’eau dépasse les limites entre ces communes : les Pelles, ou ruisseau de Pelles, descend du Faweux, parallèlement à la grand-route au Sud ; il traverse cette voie à la borne 2, et en la longeant au Nord, il constitue la limite de Jalhay jusqu’à l’endroit où il reçoit le ruisseau de Mariomont ; enfin, il se réunit en aval au ruisseau de Mangombroux qui vient de Jehanster.

        Le ruisseau de Mariomont contourne la colline du même nom à l’Ouest ; il est nommé ruisseau de Sécheval (1585). Le ruisseau du Cossart, qui sert de limite occidentale entre Stembert (Verviers) et Jalhay, contourne la colline au Nord et le ruisseau de Mariomont en est la continuation. Le ruisseau de Grand’Pré est un affluent du ruisseau du Cossart. Mariomont et Cossart sont décrits sous le titre respectif de ces artères, et les explications données proviennent de la « Toponymie de la Commune de Jalhay » de notre éminent collègue Jules Feller (S.V.A.H. 1934-1935).


accès aux rues de Verviers











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