La voie ancienne qui reliait le centre du village au moulin dans la vallée, à Mangombroux, a été sectionnée en plusieurs tronçons qui portent différentes dénominations.
Nul choix ne pouvait être plus judicieux : honorer le généreux fondateur de la Croix Rouge Internationale. Le 24 juin 1859, à Solférino (province de Mantoue) une cruelle bataille opposa les Autrichiens et les troupes franco-sardes qui furent victorieuses sur peu de temps ; l’on enregistra des pertes très élevées. Autrichiens 23.350, Français 12.000 et Piémontais 5.500.
Un Genevois, Henri Dunant, assiste à la bataille ; le sort tragique des blessés qui succombent pour la plupart, sans soins, le frappe profondément, comme nous l’apprennent ses « Souvenirs de Solferino » publiés en 1862.
C’est alors qu’il conçut un projet extrêmement hardi et constructif : neutraliser les blessés, à quelque camp qu’ils appartiennent, ainsi que le personnel sanitaire affecté à leur prodiguer des soins. Il fallut toute son opiniâtreté pour amener le gouvernement helvétique et les premiers Etats signataires à adopter en 1864 une Convention internationale pour l’amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne.
La Croix Rouge était née et dotée de son drapeau qui allait préserver tant de vies : une croix rouge sur fond blanc, c’est-à-dire le drapeau helvétique inversé, la croix blanche sur fond rouge. L’institution était créée et elle allait se consolider au cours des ans, élargissant son champ d’action et perfectionnant ses activités.
Apolitique et neutre, le Comité International de la Croix Rouge (C.I.C.R.) humanise la guerre dans tous les secteurs : sa protection vise successivement, après celle des militaires blessés, en campagne, le cas des marins blessés en combat naval (1899), le sort des prisonniers de guerre (1907 et 1899) ; enfin en 1949, une refonte des différentes conventions corn prend quelque 400 articles et étend la protection à la population civile dans les conflits.
Le fondateur de cette remarquable institution à qui tant de nous doivent la vie, fut trop vite oublié et vécut une vieillesse voisine de la gêne. Il mourut en 1910 à Heiden, dans le canton d’Appenzell, en Suisse ; il était né à Genève en 1828.
Fort judicieusement le Prix Nobel de la Paix lui avait été octroyé en 1901. En évoquant la création de la Croix Rouge par H. Dunant, ce serait une lacune de ne pas y associer le souvenir d’une infirmière britannique, Florence Nightingale, née à Florence en 1820 et décédée à Londres en 1910 ; elle aussi avait été frappée par le sort pitoyable des blessés à Solferino et elle organisa des hôpitaux militaires pendant les guerres de Crimée, de Sécession en Amérique et franco-allemande en 1870 ; enfin, elle fut à la base de la formation du personnel hospitalier, secteur nouveau à cette époque.
Enfin, le lecteur qui s’intéresse à l’histoire de la Croix Rouge consultera utilement les ouvrages suivants :
A François - Berceau de la Croix Rouge - 1918 - Jullien, Genève.
Aspects d’Henri Dunant - 1948 - Georg, Genève. F. Gigon - Epopée de la Croix Rouge - 1943 - Gallimard. S. Markus - Henri Dunant, apôtre de la Croix Rouge - 1948 - Les deux Sirènes. J. Riverain - Henri Dunant, fondateur de la Croix Rouge- 1960-Table Ronde. Pointa - Fl. Nightingale, sa vie et son œuvre - 1932.
photo prise d'un jardin de la rue H Dunant
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